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Maxim Lapierre en Europe:  »Tu peux pas sortir d’ici, tu vas te faire tuer »

Maxim Lapierre a connu une belle carrière de hockey jusqu’à ce qu’il prenne sa retraite au début du mois de décembre dernier. Depuis, ses apparitions publiques se multiplient, notamment en raison du podcast  »La Poche Bleue », mais aussi parce qu’il est maintenant sur le panel d’analyste à TVA Sports lors des matchs des Canadiens de Montréal. Cela dit, la grande générosité de l’ancien joueur du CH n’est pas disparue pour autant, puisqu’il prend le temps de s’asseoir dans différents podcasts pour parler de son parcours ou tout simplement pour jaser de tout et de rien.

C’est donc dans le  »What’s Up Podcast » que j’ai eu la chance d’entendre Lapierre pendant un 109 minutes d’entrevue où les anecdotes s’enchaînaient. Animé par l’humoriste Jerr Alain, le  »What’s Up Podcast mélange humour et franc-parler pour offrir des entrevues de qualité avec des invités variés. Évidemment, dans l’épisode avec Maxim Lapierre, on y a discuté de son parcours chez les Canadiens de Montréal et de son repêchage quelque peu fâchant pour différentes raisons expliquées dans le podcast. On enchaîne ensuite avec son premier match dans la NHL ainsi que son premier but pour en venir au moment déchirant où l’organisation l’a littéralement sorti de l’autobus en lui annonçant qu’il était échangé. Or, à plusieurs reprises et de façon purement sincère, le sentiment exprimé était le même: ce fut un honneur incroyable pour le Québécois d’endosser le maillot du CH.

Cela dit, ce qui m’a fasciné encore plus dans cette entrevue, c’est la réalité phénoménale du hockey européen. Ceux qui lisent sur Toutsurlehockey sont au fait que nous observons beaucoup d’espoirs admissibles au repêchage évoluant en Europe. On ne sait toutefois pas ce qu’est le hockey européen lorsqu’on le vit à proprement dit. Lapierre a raconté de nombreuses anecdotes phénoménales les unes que les les autres. Lorsqu’il commence à parler de son passage en Suède au sein de MODO, on pourrait penser que le fait d’avoir des renards blancs autour de son véhicule, ce qui l’empêchait d’aller à la pratique, était une anecdote croustillante. C’est toutefois en Ligue nationale suisse que Lapierre a encore plus goûté à la réalité du hockey européen.

Beaucoup moins de pression, mais…

La NHL est extrêmement chargée en pression, peu importe le marché. L’ambiance autour d’un match est également tout à fait différente. Pendant les séquences de jeu, c’est plus silencieux dans les estrades. En Amérique du Nord, les partisans réagissent à des moments bien précis dans un match. En Europe, tout le monde crie, et ce, sans arrêt.

 »C’est un événement là-bas. Quand je suis arrivé la première fois, j’ai regardé mes chums sur le banc puis je leur ai demandé si ça allait être de même toute la game parce que ça me tape sur les nerfs ! »


Avec des foules de 14 000 personnes, des  »tailgates » d’avant-match et de l’ambiance sans arrêt pendant les matchs, Lapierre décrit l’engouement pour le hockey aussi fort en Europe qu’à Montréal. Il explique d’ailleurs que la rivalité Canadien-Bruins n’est rien comparativement à celle entre d’Ambri-Piotta et de Lugano. Les deux équipes s’affrontent dans la Ligue nationale suisse et Lapierre endossait, quant à lui, l’uniforme de Lugano. Pour lui, la rivalité est alimentée par le fait que la formation d’Ambri-Piotta se situe complètement dans les montagnes, avec une mentalité vraiment  »farmer » pour reprendre son expression. De l’autre côté, Lugano est considéré plus comme la formation  »business » basée dans la grosse ville.

 »J’ai vu des émeutes dans des arénas avec l’antiémeute pi toute. Quand on arrivait là-bas (à Ambri-Piotta), il y avait l’escouade antiémeute avec des boucliers parce que les gens nous tiraient des roches. Il faisait un mur de ‘conteneur’ parce que pour rentrer dans l’aréna, le monde nous lançait des roches. »


Le hockeyeur, tout au long de l’épisode, expliquait que la pression est beaucoup moins palpable dans le hockey européen qu’en Amérique du Nord. Les joueurs arrivaient une heure avant le match, prenaient un café et discutaient. D’ailleurs, le contraste entre la NHL et l’Europe est tellement impressionnant de la façon dont Lapierre en parle. En NHL, les joueurs arrivaient 3 heures avant, prenaient un café et regardaient les  »highlights » de la NHL. En Europe, l’heure avant le match, les joueurs regardent le ski ou le soccer.

Cependant, lorsque Lugano allait jouer contre Ambri-Piotta, les joueurs arrivaient deux heures avant pour éviter les débordements. Les partisans de l’équipe locale étaient toutefois tellement impliqués que l’aréna était plein deux heures avant le match juste pour  »donner de la merde aux joueurs ».

 »L’aréna est pacté juste pour nous donner de la marde quand on rentre. On rentre dans l’aréna deux heures avant puis on se fait huer, ça crie, ça crache, ça lance de la bière et des francs suisses en arrière de la tête.  »


Lors d’un match contre cette même formation, Lapierre s’est fait un nom en jetant les gants contre un autre joueur canadien. En Europe, il n’y a pas de bataille. Les partisans étaient cependant en liesse, c’était l’euphorie. L’attaquant fut chassé du match évidemment et Lapierre a de nouveau goûté à ce que c’est de jouer en Europe dans une rivalité aussi hostile.

 »Moi je me fais sortir de la game, parce qu’on a pas le droit. Là je m’habille puis je sors du vestiaire. Puis là le DG me court après et me demande ce que je fais. Je lui dis que j’allais me chercher un sandwich. Puis là il me dit: ‘tu peux pas sortir d’ici tu vas te faire tuer, t’es tu malade, t’as pas réalisé la rivalité en entrant?’ C’est une autre mentalité puis à l’inverse, nos fans quand on perdait deux trois matchs de suite sur la route, ils nous attendaient à 3-4h du matin. 1000 fans avec des feux d’artifice puis des bâtons de baseball puis ils voulaient nous parler dans le casque. Ils se mettaient tous en paquet devant l’entrée puis on ne pouvait plus rentrer dans l’autobus.  »



Avec quelques recherches, je crois avoir déniché ce fameux combat contre un joueur canadien d’Ambri Piotta. Merci à la chaîne Youtube de SwissHabs

Lapierre termine avec une anecdote totalement folle impliquant son club de Lugano. Finale de la ligue, match 7 à domicile, l’équipe adverse remporte le trophée et les partisans, pour éviter de voir l’équipe ennemie lever le trophée de la ligue, ont mis le feu au filet protégeant les spectateurs derrière les filets. De cette façon, avec la fumée et bien évidemment, le feu qui était pris, l’équipe adverse n’a pu célébrer sur la patinoire de Lugano.

En conclusion, le passage de Maxim Lapierre au  »What’s Up Podcast » fut rempli de belles anecdotes livrées en toute simplicité et en toute honnêteté. Je vous conseille de l’écouter au complet puisque dans ce billet, je n’ai sorti que quelques citations sur 109 minutes d’entrevue.

Pour vous abonner au  »What’s Up Podcast », vous pouvez le faire via Youtube ou sur toutes les plateformes en audio.

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Commentaires

  1. Gotchon

    C'est difficile à expliquer ce qu'est la rivalité entre Ambri et Lugano, Car il faut comprendre ce qu'est Ambri Piotta : Un club élite situé entre deux villages perdu dans la montagnes, qui compte environ 1'000 habitants. La patinoire est une des plus vieille du championnat, ce n'est même pas une arène fermée, chaque année il y a des matchs interrompu à cause du brouillard qui se forme sur la glace. Le club est l'un des plus petits budget de la ligue, ils forment beaucoup de joueurs qui par la suite partent sous d'autres cieux pour mieux gagné leur vie. Et à côté Lugano, qui est la capitale de la région, située dans la plaine et avec un des plus gros budget de la ligue. C'est une rivalité complètement folle car tout les oppose. Ambri fait partie de ces club ovni qui si un jour sont relegués (oui en europe, on a le système de promotion relégations, c'est pas des concessions) pourrait facilement chuté en quelques saisons dans des ligues amateurs. Je ne suis pas un partisan de ce club, mais c'est un club qui me tient à coeur, qui a sa place dans la ligue élite, juste pour la beauté de le voir évoluer à cet échelon complètement illogique pour eux. Quand j'étais plus petits, on avait même des fanfares qui venait jouer pendant les matchs et des gens qui venaient avec des cloches pour supporter leur équipe. Maintenant, les normes de sécurités font que c'est interdit. Et aussi grosse différence, chez nous il y a une séparation entre les supporters. Ce n'est pas comme en Amérique ou tout les fans sont mélangés. ça permet de créer plus d'ambiance car quand tu as un mur de fan qui chante en cÅ“ur tout en sautant et frappant dans leurs mains c'est magnifique, mais le revers de la médaille est qu'il y a plus de débordements de hooligans. Si en Amérique dix fans brûle le maillot d'un club rival, ils vont passer sur toutes les chaines en boucle avec chaque analyste qui ira de son commentaire. Chez nous c'est monnaie courante et on en parle jamais.

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