Opinion | Avec un salaire identique, prendriez-vous Tomas Plekanec ou Nick Bonino?

Dans un article paru sur notre portail hier, les commentaires étaient quasi-unanimes: Tomas Plekanec n’a plus sa place à Montréal. Plusieurs critiquent le contrat, d’autres son rendement pour le montant qu’il est payé annuellement. On va jusqu’à affirmer sans hésitation qu’il ne faut absolument pas que Montréal signe de nouveau le vétéran l’an prochain, même à salaire réduit. Est-on trop sévère envers le «col roulé» ?

Un rendement défensif impeccable

Évidemment, l’erreur monumentale du CH aura été de signer Plekanec au coût de 6 M$ par année. Jamais il n’allait offrir un rendement offensif proportionnel à son salaire, impossible ! On parle ici d’un joueur «two-way» très responsable défensivement et qui rend de fiers services sur le désavantage numérique. Vous me direz: «un joueur de 2 M$ peut remplir ce rôle aisément.» Je n’aurais pas le choix de vous dire que vous avez raison. C’est bel et bien la seule chose que l’on peut reprocher à Plekanec: son contrat. Et ce n’est pas vraiment de sa faute.

Présentement, dans le top 8 des compteurs du CH, seul Plekanec affiche un différentiel positif. Un tel rendement en dépit du nombre de buts accordés depuis le début de l’année, se veut très satisfaisant. À 35 ans, il ne fallait pas s’attendre à ce qu’il connaisse des saisons de 60 points comme à l’époque. Plekanec a ajusté son style de jeu afin d’être le plus efficace dans ce qu’il peut offrir, et ça, le CH n’a pas considéré cela avant de lui concéder 6 M$ par année.

Si le seul problème que l’on peut évoquer envers le rendement de Plekanec est au niveau de son contrat, vous devez être heureux que son entente se termine à l’été. Et si le CH n’entre pas dans une période de reconstruction, un contrat de deux ans à 2-3 M$ par année serait l’idéal pour conserver ses fiers services. Il faut arrêter de se dire qu’il ne compte pas de buts, car le Tchèque est probablement le meilleur troisième centre qu’une équipe peut s’offrir. Comparons-le avec un joueur adoptant le même style de jeu. Ce joueur avait d’ailleurs attiré l’attention des partisans qui souhaitaient que Marc Bergevin le signe cet été. Si on critique Plekanec, qu’en serait-il s’il gagnait le même salaire que Nick Bonino ?

Même rendement, salaire différent, et pourtant…

Nick Bonino a signé une entente de quatre saisons au coût de 4,1 M$ par année. C’est 1,9M$ de moins que l’attaquant des Canadiens et pourtant, le rendement est quasi-identique. Bonino a tout de même remporté deux Coupes Stanley avec les Penguins, ce qui aura fait monter assurément les enchères sur le marché cet été. Observons un peu le rendement statistiques de nos deux hommes:

Note : Pour le bien de l’exercice, son rendement de 2016 a été calculé en fonction d’un salaire de 4,1 M$ et non de son salaire qu’il touchait cette saison-là.

La meilleure saison de Nick Bonino remonte à 2013-2014 avec les Ducks, où il y a cumulé 49 points. Sinon, l’attaquant des Predators se situe régulièrement dans la tranche des 30-40 points. Un rendement est plutôt familier à celui de Plekanec dans les dernières années. On parle également de deux joueurs de troisième trio qui coûte relativement cher. Deux attaquants qui demeurent dans le différentiel positif année après année. La seule différence, c’est qu’actuellement, les comparables salariales pour la situation de Plekanec sont Alex Steen, Ryan Kesler, Kyle Okposo et Brad Marchand. Clairement qu’il n’offre pas le rendement offensif de ces joueurs; il n’allait jamais l’offrir d’ailleurs rendu à 34-35 ans.

La fameuse question se pose, car plusieurs crachent sur le rendement offensif de Plekanec, mais voulaient que Marc Bergevin signe Bonino cet été. Au final, ce n’est que le salaire de Plekanec le problème et il ne faut pas le blâmer lui.

Si Nick Bonino gagnait autour de 3M$ et que Tomas Plekanec touchait le même salaire, lequel prendriez-vous ?

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