Oliver Bonk, une progression marquée | Repêchage 2023
Tout au long de la saison 2022-2023, le TSLH Espoirs partage des rapports d’observation et profils d’espoir sur les jeunes joueurs qui sont éligibles au prochain repêchage. À l’instar des trois dernières saisons, les chroniqueurs produisent des textes sur un bon nombre de prospects pour vous donner un portrait global de la cohorte et de sa progression. Aujourd’hui, la cible est Oliver Bonk, un défenseur du Canada.
Pour consulter le contenu sur les espoirs et tout ce qui entoure le repêchage, je vous conseille de visiter la section TSLH Espoirs, de vous abonner aux différentes plateformes audio, à notre chaîne YouTube, d’utiliser la barre de recherche dans le haut de la page et de consulter gratuitement le TSLH Espoirs : Le guide. La version 2023 s’en vient à la mi-juin.
Après un tournoi Hlinka-Gretzky plutôt fade l’été passé, j’étais très sceptique envers Oliver Bonk en début de saison. Jouant sans réelle saveur sur la glace, le défenseur droitier manquait de mobilité, ne créait rien offensivement et n’avait pas de réel impact pour le Canada. Heureusement, quand l’espoir est arrivé avec les Knights de London pour débuter la saison, sa progression n’a jamais cessé.
Si bien, que plusieurs le voient maintenant comme une possible sélection de fin de première ou deuxième ronde au repêchage 2023 de la LNH. Avec une production de 40 points, dont 10 buts, en 67 matchs lors du calendrier régulier et 11 en 21 en séries, on peut comprendre l’intérêt des observateurs.
Néanmoins, même si sa production est vraiment intéressante, j’ai mes réticences envers Oliver Bonk. Dans le tableau ci-dessous, vous avez certains classements du défenseur au niveau des statistiques sur 60 minutes (InStat Hockey) des défenseurs nés à partir du 15 septembre 2004 dans la OHL (60 joueurs). L’espoir se retrouve dans le haut de la plupart d’entre elles, mais nous ne devons pas nous leurrer, son impact n’est pas aussi dominant sur la glace.
Portrait en chiffres sur 60 minutes d’Oliver Bonk au sein de la OHL en 2022-2023 chez les défenseurs nés à partir du 15 septembre 2004 (60 joueurs).
Ce qu’on peut apprécier d’Oliver Bonk est le potentiel. Le jeune défenseur droitier nous montre plusieurs fois par match des flashs d’excellences, mais il manque toujours un petit quelque chose. La majorité du temps, cette carence est directement liée à la mobilité. Ce n’est pas facile pour lui de se mouvoir lorsqu’il y a de l’urgence ou quand le jeune doit user d’agilité sur la patinoire. La puissance de ses premières enjambées est bien pauvre et il n’y a rien de fluide dans ses mouvements entre les adversaires.
Ainsi, pour évacuer la pression, monter la rondelle ou bouger le long de la ligne bleue, ce n’est pas toujours facile à l’heure actuelle. Heureusement, Oliver Bonk est intelligent et semble connaître ses limites. Alors, le droitier a développé en cours de saison une rapidité d’exécution appréciable pour repérer ses options afin de mettre la rondelle en zone sécuritaire. Ça fait en sorte que l’espoir ne crée pas beaucoup de revirement. Ses actions sont, la plupart du temps, sûres. Dans le tableau ci-haut, cet aspect ressort dans le nombre de passes tentées ainsi que les sorties et entrées de zone.
On voit toutefois que l’arrière des Knights de London ne ressort pas énormément dans les mises en échec et pour la récupération de rondelle. C’est principalement en lien avec le fait qu’Oliver Bonk est souvent en retard dans sa zone. Oui, il utilise bien son bâton et son positionnement est adéquat, mais l’adversaire le contourne très souvent avec facilité. Quand vient le temps d’appliquer de la pression le long de la bande, ses opposants roulent ses mises en échec facilement, car il ne vient pas assez rapidement.
Bref, à la base, c’est une lacune qui se travaille, alors on peut la mettre de côté si on croit que le défenseur peut l’améliorer. Pour le restant de son jeu, j’aime bien la façon qu’il crée de l’offensive, surtout depuis le temps des fêtes. Ce n’est rien de compliqué. L’espoir priorise d’amener des rondelles au filet avec son tir ou bien en s’amenant profondément en zone ennemie. De là, on ne doit pas s’attendre à ce qu’un jeu spectaculaire soit fait. Les passes transversales ou les feintes sont rares. C’est réellement le tir qui est à la base de son jeu offensif. Ainsi, avec les retours, ça peut créer de bonnes chances de marquer devant le filet.
C’est bien correct dans le junior, mais je ne crois pas que cette production va se transposer au hockey professionnel. Il risque d’accumuler quelques points, mais rien de bien significatif selon moi. Avec plus de mobilité et une force physique plus appréciable, on pourrait être surpris, mais je m’attends surtout à un élément compétent en défensive qui peut amener une habileté à faire progresser le jeu vers l’attaque.
Au repêchage, la deuxième ronde me semble une cible pour lui. Oliver Bonk a de l’ADN de la LNH, présente une bonne façon de travailler sur la glace et s’adapte bien aux situations. Son intelligence teinte favorablement son jeu et l’a aidé à progresser tout au long de la campagne, et ça, on peut grandement l’apprécier. Maintenant, ça devrait prendre plusieurs années avant de le voir dans la LNH, alors si une équipe veut prendre le pari, pourquoi pas? C’est un bon projet.
À lire également sur TSLH
- Mondial Junior | Petteri Rimpinen et le préjugé des petits gardiens !
- «Le Canadien est très intéressé»
- Opinion: belle initiative de la LHJMQ, mais on rate quelque peu l’objectif !
- Matvei Michkov vs Connor Bedard: un débat à relancer !
- Porter Martone : ses entraîneurs le projettent déjà à Montréal
- Porter Martone: His coaches are already envisioning his future in Montreal
- Repêchage 2024: production des choix de premier tour jusqu’ici
- Transfert CHL: la bévue de Martin Lapointe sera-t-elle corrigée?
- CHL: quatre ans pour signer les espoirs repêchés dans la NHL ?
Commentaires