Jakub Dobes: le secret le mieux gardé des Canadiens de Montréal
Dans ce troisième texte sur ma tournée des espoirs du CH, je vous présente le secret le mieux gardé des Canadiens de Montréal: Jakub Dobes. Le gardien de but fut un choix de 5e tour du CH en 2020. Après une excellente saison à Omaha l’an dernier dans la USHL, Dobes débute sa carrière cette année en NCAA. Il porte les couleurs des Buckeyes d’Ohio State.
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Une charge de travail considérable
Jakub Dobes se retrouvait derrière Ryan Snowden à Ohio State cette saison. Ça n’a pas été long que ce dernier, à 23 ans, fut tassé du poste de premier gardien.
Mes premières observations de Dobes remontent à l’année de son repêchage. Je le suis depuis quelque temps déjà et je perçois une nette amélioration. Sa progression est très satisfaisante. Cette année, il affiche une moyenne de 2,22 et une efficacité de 0,933. Avec ces chiffres, le gardien de 6’4″, 201 livres est présentement l’un des 11 finalistes pour le trophée du meilleur gardien de la NCAA.
Ce qui m’impressionne, avant de passer sous la loupe ses récentes performances, c’est la charge de travail de Dobes. À sa première année seulement en NCAA, il cumule déjà 12 programmes doubles ! Deux matchs en deux jours à sa première année dans les rangs universitaires, c’est stupéfiant !
Qui plus est, je remarque une belle tangente à ce niveau. Autant il peut être dominant lors de ces deux matchs, autant il revient plus fort au lendemain d’une moins bonne performance. La constance fait partie de l’apprentissage d’un gardien tout comme l’adoption d’une charge de travail de type NHL. Dobes semble être à la bonne place et il se débrouille avec brio.
Un athlétisme hors pair
Entrons dans le vif du sujet. Car c’est bien beau les statistiques, mais sont-elles concordantes avec les performances de l’espoir du CH ? Je répondrais par l’affirmative. Jakub Dobes est très dominant cette saison malgré quelques petites coquilles dans sa technique.
Lorsqu’on parle de Dobes, il ne faut pas s’attendre à un Carey Price. Dans la technique et le style à tout le moins et ça, il faudra s’y habituer. Dobes n’est pas toujours élégant dans la façon qu’il bloque les tirs, mais il est efficace.
C’est surtout en raison de son athlétisme impressionnant. Dobes est hyper explosif, parfois trop. L’an dernier, je le trouvais souvent déporté dans ses déplacements. C’est beaucoup mieux cette saison malgré quelques petites crampes au cerveau. Règle générale, on parle d’un gardien explosif très réflex et non un robot aux déplacements chirurgicaux comme peut l’être Carey Price.
Une belle constance
Outre son match du 12 février dernier, Dobes affiche une belle constance. Dans le match du 12 contre les Gophers du Minnesota, il en était à un 2e match en autant de jours. C’était la première fois que je le voyais épuisé quelque peu. Souvent trop rapide sur ses genoux, son positionnement était moins bon lors de ce match.
En général, j’aime la constance dans le jeu de Dobes cette année. L’an dernier, sa technique pouvait être excellente pendant deux trois matchs et soudainement, il reprenait ses vieux plis d’être déportés ou d’être mal positionné. Ça arrive encore, mais c’est moins fréquent.
Dans l’échantillon de matchs choisis pour ce texte, Dobes m’a montré toute une constance dans son jeu la fin de semaine du 28 janvier. Sur deux matchs en deux soirs, le gardien natif d’Ostrava a stoppé 88 lancers sur 90. Après une défaite par deux buts sur 42 lancers, il récolte un jeu blanc le lendemain en faisant face à 48 tirs.
Contrôle des rebonds
La grande force de Dobes réside dans sa gestion des rebonds. Sur des tirs à bas danger (low danger shots), non seulement il arrête facilement la rondelle, mais il donne rarement des rebonds. Il absorbe très bien la rondelle dans son plastron, ce qui me démontre qu’il joue gros et se sert de son gabarit. Lorsqu’on pointe cette qualité tout en étant conscient qu’il possède aussi de très bons réflexes avec ses jambières et ses mitaines, il y a de quoi être séduit par Jakub Dobes.
Contre Wisconsin, les deux parties de la fin de semaine du 4 février semblaient tellement faciles pour lui. Il a reçu un grand nombre de tirs à bas danger et le Tchèque s’illustrait constamment. Il gérait également très bien les écrans devant lui. Dans son premier match de la fin de semaine, il stoppe 51 tirs sur 54. Le lendemain, il récolte une 2e victoire en cette fin de semaine avec 23 arrêts sur 25. Tout au long des matchs, son contrôle de rebonds était excellent, dirigeant les rondelles dans les coins ou en absorbant le disque.
Projection
Je ne suis pas du genre à sur-vanter les espoirs du CH. Dans le cas de Dobes, je vois une très belle progression post-repêchage. C’est un gardien combatif qui sait garder son équipe dans le match. Il démontre une belle attitude de «gamer» pendant les parties. Par contre, ne vous attendez pas à un spécialiste technique comme Price peut l’être. Le style de Dobes est particulier et malgré quelques ajustements techniques (positionnement), je ne pense pas qu’on doit le changer du tout au tout.
Je le vois très bien gravir les échelons chez le CH. Qui sait, pourrait-on le voir avec l’uniforme des Canadiens un jour. Au moment d’écrire ces lignes, avec l’échantillon assez important de matchs visionnés depuis l’an dernier, je pense qu’il peut devenir un gardien de but de la NHL.
Numéro un ou auxiliaire ?
C’est très difficile de projeter un gardien dans l’avenir considérant qu’on parle d’un développement plus long qu’un joueur. À mon avis, on peut se permettre de le laisser se développer dans la NCAA jusqu’à 23 ans. Je répète toujours qu’un gardien tombe dans l’âge décisif pour enligner une carrière autour de 25 ans.
C’est donc tôt pour avancer s’il est le digne successeur de Price. Mais je le vois dans la NHL pour trois raisons:
- Sa capacité de gérer une charge de travail importante
- La constance de son jeu s’est améliorée nettement
- Il possède le gabarit, l’athlétisme et l’esprit de gagnant d’un gardien NHL.
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