Analyse du Groupe A au Hlinka-Gretzky | Repêchage 2024
Pour les amateurs d’espoirs et de repêchage, le mois d’août est très important. Alors que la LNH est au point mort, c’est à ce moment que débute la saison de « scouting » ou d’observation de prospects pour le prochain repêchage. Le tout commence avec le Hlinka-Gretzky qui se situait en Europe cette année et qui s’est soldé par une victoire du Canada contre les Tchèques.
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Le repêchage 2024 s’annonce comme étant très intéressant, car la séance est différente des années passées. En effet, nous anticipons de nombreux défenseurs pour la première ronde et ça occasionne un défi plus qu’attrayant pour l’évaluation de la cohorte. Le Hlinka-Gretzky n’inclut pas tous les principaux espoirs de moins de 18 ans qui seront éligibles, mais nous avons pu nous faire une tête sur d’excellents jeunes qui attireront l’œil des équipes de la LNH.
Ce texte se veut être la première de deux parties de l’analyse des hockeyeurs qui m’ont le plus impressionné et qui sont éligibles au repêchage 2024 de la LNH. Nous nous pencherons donc sur le Groupe B qui comprend la République tchèque, les États-Unis, la Suède et l’Allemagne.
Allemagne
Ça n’a pas été facile pour eux lors du tournoi. L’équipe n’a marqué que 4 fois en plus d’accorder 25 buts en ronde préliminaire du Hlinka-Gretzky. Néanmoins, ils se sont repris contre la Slovaquie pour se classer en 7e place avec une victoire de 6 à 4. Je n’ai malheureusement pas beaucoup de choses à dire de positif pour cette équipe.
Nick Maul a été visible durant les 4 matchs en raison du fait qu’il avait toujours le même niveau d’effort. Je l’ai vu jouer en ligne droite à de nombreuses occasions en priorisant de foncer en territoire adverse au lieu de jouer de finesse. Dans un tournoi où son équipe est largement défavorisée, c’était la chose à faire et ça lui à bien servi. En général, le jeune a pris les bonnes décisions, mais il n’y avait rien d’élite. Seulement un espoir qui avale la pilule et essaie de faire de son mieux.
Je n’ai pas détesté le travail de Simon Seidl près du filet. L’attaquant a été capable de créer de l’offensive à force d’attaquer le gardien pour prendre les retours ou en prenant des décisions rapides en récupération de rondelle. Pour lui, le positionnement offensif me semble être le nerf de la guerre. Je vais probablement lui jeter un coup d’œil en cours de saison dans son pays. Pour le reste, c’est plutôt moyen. On a vu quelques flashs, mais rien de vraiment concret et constant ne m’a sauté aux yeux.
Suède
Quelle performance décevante de la Suède qui a terminé au 3e rang au Groupe A (5e au total) et qui a manqué les demi-finales du Hlinka-Gretzky. Oui, ils ont détruit les Allemands, mais collectivement, ça n’a pas été fameux. Je m’attendais à les voir dans la ronde des médailles, mais ils ont manqué de constance, surtout contre les Américains.
Leo Sahlin Wallenius a été l’un des plus intéressants. Le défenseur a été excellent en transition. À de nombreuses occasions, le gaucher s’est occupé de neutraliser les opposants en contre-attaque pour ensuite récupérer la rondelle et la transporter jusqu’à l’autre bout. C’est malheureusement là que ça se corsait pour lui. Je ne l’ai pas trouvé particulièrement bon pour créer de l’offensive en possession. La plupart du temps, les défenseurs adverses étaient capables de le cloîtrer le long de la bande sans trop de difficulté. L’espoir a été capable de prendre de bonnes décisions, mais c’était surtout en surnombre et lorsque l’option simple était la plus évidente. On se doit néanmoins de souligner sa mobilité bien au-delà de la moyenne et ses qualités défensives. Ce sera plus que nécessaire de suivre sa progression en Suède cette année.
Je m’attendais à un peu plus de dynamisme pour Alexander Zetterberg. Le petit attaquant a été bon, mais surtout en avantage numérique. C’est un excellent fabricant de jeu qui est capable de marquer proche du filet. Néanmoins, nous ne l’avons quasiment pas vu à 5 contre 5. Son gabarit sera un problème à long terme dans la LNH. J’espère seulement qu’il pourra trouver son rythme à 5 contre 5.
Melvin Fernstrom a montré une bonne habileté à trouver les espaces libres pour se donner en options à ses coéquipiers. Le droitier possède un bon gabarit, alors ça n’a pas été difficile pour lui de se faire de l’espace. J’aurais aimé un peu plus d’agressivité, mais le Hlinka-Gretzky n’est pas un tournoi physique. J’aime beaucoup son arsenal de tir et sa façon de s’adapter à la trajectoire des passes pour son lancer sur réception. Je vais l’avoir à l’œil cette saison c’est certain.
Un autre joueur qui a eu de bons flashs est Lucas Pettersson. Il a été très responsable tout le long du tournoi en plus d’être capable d’offrir d’excellentes chances de marquer à ses coéquipiers. L’espoir me semble très intelligent à tout moment ce qui lui permet de prendre de bonnes décisions des deux côtés de la rondelle. Je ne sais pas si son potentiel offensif est élevé à long terme, c’est pourquoi je vais visionner ses matchs tout au long du calendrier 2023-2024.
En défensive, nous avons également Alfons Freij qui a fait parler son talent. Mobile, le jeune arrière a été capable de faire progresser le jeu avec constance au cours du Hlinka-Gretzky. Je l’ai trouvé adéquat dans son territoire avec une bonne capacité à batailler pour les rondelles libres, mais c’est surtout son jeu le long de la ligne bleue adverse qui m’a intéressé. Il ne se complique pas la vie énormément, mais l’espoir est capable de distribuer le disque pour créer de l’offensive. Sa tête est toujours haute et ses passes précises. Son tir me semble également être précis, mais je vais requérir plus de visionnements pour me faire une tête.
États-Unis
Je n’ai jamais réellement d’attente envers les États-Unis au Hlinka-Gretzky, car les principaux noms n’y sont jamais. Pour moi, le tournoi sert surtout à ajouter des noms à ma liste à regarder pendant la saison. Cette année, je n’en ai pas ajouté réellement, mais certains espoirs ont été très bons.
Le meilleur a été sans l’ombre d’un doute Trevor Connelly qui a été remarquable des deux côtés de la patinoire. Rapide et intelligent, ça m’a semblé très difficile de le contenir pour les équipes adverses. Le jeune a été capable de battre de rapidité tout le monde en exploitant l’ensemble de la patinoire de façon imprévisible. De plus, l’espoir n’a pas eu peur d’attaquer le filet pour battre les gardiens avec ses mains agiles. Ce n’est pas le plus physique ni celui avec le meilleur tir, mais on a pu apprécier l’impact de ses efforts dans chaque match. Il sera à surveiller pour la première ronde si ses performances en USHL sont à la hauteur de son tournoi.
Mac Swanson et William Zellers ont formé un excellent duo offensif pour les États-Unis. Ce ne sont vraiment pas de gros attaquants, mais leur rapidité et leur chimie dès le début du tournoi ont bien servi leur équipe. Le premier a une bonne touche de rondelle et teinte son jeu de finesse. Oui, on voit de nombreuses feintes, mais c’est surtout sa capacité à attirer l’attention de l’adversaire pour libérer ses coéquipiers que j’ai appréciée. C’était ensuite facile pour Will Zellers de se démarquer afin de se mettre en option. Ce dernier se démarque avec son arsenal de tirs qui peut battre les gardiens de ce groupe d’âge même sans écran.
Eero Butella et Will Felicio ont été les autres à se démarquer à mes yeux. Le premier est un attaquant de puissance qui agissait comme complément à ses coéquipiers de petits gabarits. On l’a vue déranger l’adversaire près du filet et dominer ses opposants physiquement. Ce n’est pas le patineur le plus explosif, mais ce n’était pas non plus une faiblesse à ce niveau de jeu. J’ai bien hâte de voir sa saison, car son style tombe généralement dans ma palette au niveau des espoirs.
Will Felicio a été le vrai quart arrière des Américains au Hlinka-Gretzky. C’est un petit défenseur gaucher qui mène l’action avec une mobilité explosive et fluide ainsi qu’une créativité surprenante. J’ai particulièrement aimé sa façon d’exploiter les faiblesses défensives adverses avec son jeu de pieds le long de la ligne bleue offensive. De là, le jeune pouvait influencer la boîte défensive avec facilité pour repérer un coéquipier, lancer au filet avec son élan précis ou dériver vers le filet pour prendre une chance. Il a les défauts de ses qualités, car en défensive, ce n’est pas toujours facile. Le jeune a tendance à se faire prendre trop profondément en zone adverse ou à prendre de mauvaises décisions sous pression dans sa zone.
République tchèque
L’équipe hôtesse du Hlinka-Gretzky a été l’une des formations les plus rafraichissantes à regarder tout au long de l’évènement. Leur alignement comprenait des espoirs de haute qualité et ces derniers ne nous ont pas déçus. Le meilleur attaquant a été le petit Adam Benak, mais ce dernier sera éligible seulement l’an prochain, alors il ne sera pas question de lui dans ce texte.
Même si le gabarit est définitivement un problème pour son futur en Amérique du Nord, Adam Titlbach a démontré beaucoup de talent lors du tournoi. C’est une petite dynamite offensive qui présente un tir dévastateur et imprévisible. Ç’a été un calvaire pour les gardiens adverses d’arrêter ses élans et les défenseurs ne réussissaient pas à le contenir à 100 %. Ainsi, l’attaquant a été capable de diriger de nombreuses rondelles au filet même en étant en déséquilibre pour marquer de façon spectaculaire. La façon que l’espoir a de s’adapter au positionnement de la rondelle m’a épaté et j’ai vraiment hâte de le voir dans la WHL cette saison.
Matej Kubiesa a été très opportuniste pour les Tchèques. C’est vraiment un talent chez lui de se faufiler en offensive pour récupérer les retours ou profiter de passes savantes de coéquipiers. De plus, de loin, le droitier est aussi capable de battre les gardiens en utilisant adéquatement les écrans. Je ne dirais pas que c’est un marqueur élite, mais son tir est définitivement un atout chez lui. Défensivement, je l’ai trouvé engagé dans les replis et capable d’appuyer efficacement ses coéquipiers. On verra si son niveau de jeu se traduit dans la WHL avec les Raiders de Prince Albert.
Je crois que le joueur qui m’a le plus impressionné cette année au Hlinka-Gretzky est Ondrej Kos. Son style est vraiment bâti pour le hockey professionnel nord-américain. Je ne l’ai pas vu prendre une présence à la légère et c’est une force chez lui de mettre de la pression sur l’adversaire. Que ce soit en offensive ou en défensive, l’espoir a dominé ses opposants à un contre un et a été à l’origine de nombreux revirements de l’ennemi. En transport de rondelle, le Tchèque a été solide sauf à une occasion qui a permis au Canada de se sauver avec l’Or. Malgré ça, l’attaquant est un joueur de possession de rondelle qui va nuire constamment à l’équipe opposée. Je ne suis pas un fan des ligues juniors en Finlande, mais je vais tout de même l’avoir à l’œil s’il y joue encore cette année.
Le frère de David Jiricek, Adam, est un défenseur de haut niveau pour le repêchage 2024 de la LNH. Il n’a pas nécessairement produit comme je l’espérais, mais il a démontré de belles choses. Premièrement, si je le compare à son frère, c’est un arrière beaucoup plus fluide et explosif. De plus, sa vision offensive est davantage créative. On le voit attaquer les zones libres et utiliser son tir puissant quand il ne peut s’avancer. Je le vois un peu moins physique que son aîné, mais il a été capable de démolir ses opposants à quelques occasions en zone neutre et le long des bandes. On doit tous garder ce nom en tête !
Je vais terminer en parlant d’Adam Jecho. Le gros ailier a démontré une mobilité très surprenante pour sa taille imposante de 6 pieds 5 pouces. Excellent en contrôle de rondelle, j’ai particulièrement aimé son jeu de transition et sa protection de rondelle. Malheureusement, en offensive, je l’ai trouvé perdu quelque peu en ayant l’air d’une poule pas de tête par moment. Sa production n’est pas très reluisante dans le tournoi, car il n’a pas assez attaqué le filet. Je veux le voir devant la cage pour déranger les petits défenseurs adverses cette saison en WHL. Ce sera son pain et son beurre dans le hockey professionnel, alors j’espère qu’il va développer cet aspect davantage au Canada.
Je pourrais nommer presque tous les joueurs tchèques au Hlinka-Gretzky dans ce texte, mais nous allons arrêter ici. Nous verrons en saison si des noms comme Oskar Lisler, Petr Sikora, Maxmilian Curran et Jakub Fibigr ressortent, car ces derniers ont eu de bonnes performances pour leur équipe.
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