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2e Édition : Ces choix que l’on regrette

Pour une 2e édition, je présente un article étalant certaines erreurs que j’ai fait dans les dernières années dans mon travail d’évaluation d’espoirs éligibles au repêchage.

Première édition ici :

Quelqu’un de sage m’a déjà dit  ‘’Il n’y existe pas d’erreurs, seulement des opportunités d’apprentissage ‘’. C’est quelque chose que j’essaie d’intégrer chaque saison lorsque j’observe des joueurs et que je me prononce sur leurs projections, et aussi, à l’élaboration de ma liste.

Bien que les joueurs présentés proviennent de récents repêchages, je considère plus judicieux à ma pratique d’identifier rapidement ces erreurs et d’apprendre de celles-ci. Je trouve ça trop facile de s’assoir sur des erreurs en disant qu’il faut attendre davantage avant de se prononcer.

Il demeure toutefois dangereux de corriger le tir trop rapidement, à titre d’exemple, à la conclusion de la saison 2021-2022, je me sentais stupide d’avoir classé Dylan Cozens devant Trevor Zegras en 2019 ainsi que d’avoir mis Matt Coronato devant Cole Sillinger en 2021.

Cozens s’est établi comme puissance dans les deux sens de la patinoire qui peut traîner ses coéquipiers de trio tout en marquant plus de 30 buts par saison en tant que joueur de centre de 6’3. Sillinger a connu une 2e saison chez les professionnels très ardue l’an dernier après avoir causé la surprise en se taillant un poste dans la LNH à 18 ans. Quant à Coronato, je maintiens ma comparaison avec Jonathan Marchessault et je crois qu’il sera en mesure d’atteindre éventuellement le même niveau que du plus récent récipiendaire du trophée Conn-Smythe.

Grigori Denisenko

Je débute avec le joueur qui représentait mon plus gros coup de cœur de la cuvée 2018. J’allais même jusqu’à qualifier Densisenko du prochain Artemi Panarin. Denisenko avait tout pour plaire. Des habilités individuelles qui s’élevait bien au-delà de ses pairs, la confiance et l’audacité de conserver la rondelle sur son bâton à sa guise avant de réaliser des jeux, une forte compréhension quant aux notions de nuances dans l’utilisation de ses coéquipiers et pour couronner le tout, il était un joueur qui amenait beaucoup d’intensité et qui pouvait jouer à la limite de la légalité. Pour certains ce manque de discipline (il a été suspendu à quelques reprises lors de sa saison de repêchage) inquiétait, mais moi je voyais un joueur qui jouait avec passion et qui appréhendait le jeu physique comme peu de Russes talentueux comme lui ne le font.

Quelque chose dont je n’avais pas tenu compte était du fait que Denisenko n’avait jamais dominé statistiquement parlant nulle part où il a passé. Malgré une grande dose d’excitation à chaque match qu’il prenait part, le choix des Panthers a affiché des statistiques modestes en MHL son année de repêchage :  22 pts en 31 matchs de saison régulière et 7 pts en 12 matchs éliminatoires.

Vladislav Kolyachonok

 Défenseur Biélorusse ayant évolué dans la OHL, Kolyachonok était au 14e rang sur ma liste de 2019. Ayant été libéré par les Knights de London puisque ceux-ci dépassaient la limite de joueurs européens permise par la LCH (Adam Boqvist et Matvei Guskov étant les 2 euros), il a fait son stage junior avec les Firebirds de Flint. J’étais convaincu que s’il avait passé la saison avec les Knights, il aurait bénéficié d’une bien plus grande vitrine qu’a Flint et qu’il aurait été beaucoup plus haut sur les listes.

Kolyachonok présentait une exceptionnelle mobilité dans les 4 directions, un jeu défensif très poli et des habilités offensives latentes. Ce qui était encore plus encourageant, c’était qu’il était encore loin d’avoir atteint sa maturité physique. Je croyais qu’il allait être le Niklas Hjalmarsson de sa génération.

Dès la saison suivante, je m’attendais à voir une grande progression chez lui. Or, la première unité d’avantage numérique ne lui a pas été confiée et il a présenté des statistiques quasi similaires à celles de la saison précédente. Bien sûr, ce n’était pas en raison de ses prouesses offensives qu’il a été repêché mais nous étions tout de même en droit de s’attendre à le voir effectuer un bond vers l’avant.

Après une saison en KHL (la OHL ayant rompu ses activités en raison de la Covid), Kolyachonok s’est mérité quelques essais dans la LNH avec une brigade défensive décimée chez les Coyotes. Des quelques matchs que j’ai pu observer, il n’a jamais été en mesure de se développer adéquatement physiquement et cela l’empêche de gagner ses batailles le long des bandes. C’est d’ailleurs une observation que j’ai fait l’an dernier, par le passé, j’allais privilégier les joueurs qui présentent un portrait propice au développement tardif plutôt que d’opter pour des joueurs qui semblaient déjà près de leur maturité. Autrement dit, des joueurs qui présentaient un faible indice de masse corporel (poids par rapport à la grandeur). Je me suis toutefois aperçu que la plupart de ces joueurs ont toujours un retard quand a la force musculaire quelques années plus tard et cela leur nuit dans plusieurs facettes du jeu et les empêchent d’accéder à un autre niveau sur la glace. Et à l’autre bout du spectre, je redoutais que des joueurs d’âge junior qui profitaient d’un gabarit avantageux face à leurs pairs allaient arriver chez les professionnels et perdent cet avantage, et cela allait exposer des maillons plus faibles dans leur jeu puisqu’ils n’auraient plus de porte de secours (leur force physique). Hélas, cela ne fait que donner une corde de plus à l’arc de ces joueurs et les aide dans plusieurs scénarios sur la glace.

Les entraîneurs à Tucson semble avoir espoir encore qu’il parviendra à jouer comme régulier dans la LNH, mais le temps commence à se faire tard pour lui.

Logan Cooley

Malgré tout son talent et son dynamisme, Logan Cooley fut un joueur sur qui j’ai été trop sévère lors de sa saison de repêchage.

Pour commencer, il rata les quelques premiers matchs de son équipe alors qu’il se remettait d’une blessure mineure. Cela lui prit quelque temps pour retrouver ses repères sur la patinoire. Ses mois de décembre ainsi que de janvier dans la USLH furent décevants.

Accumuler un grand nombre de visionnements sur une cinquantaine de joueurs pendant ses temps libres vient avec un lot de défis. Surtout pour un individu de perfectionniste comme moi. Bien que le joueur de centre américain fut renversant dans les derniers matchs que j’eus visionné de lui, je voulais demeurer honnête à mes précédentes évaluations de la saison et juger les joueurs sur l’ensemble de ce que j’avais vu. C’est là que j’ai fait l’erreur d’accorder trop d’importance à ses matchs de première moitié de saison. Ensuite, il y avait tellement de ‘batailles ‘à différents rangs dans mon classement que je préférais prioriser mes visionnements sur certains joueurs alors j’ai dû délaisser d’autres joueurs sur qui je croyais avoir statué ma position finale sur eux.

Cooley a fini au 4e rang sur ma liste, ce qui est loin d’être scandaleux considérant qu’il est sorti 3e. La plus grande erreur que j’ai faite par contre est de le comparer avec des joueurs similaires de différentes cuvées.

Alors que plusieurs parlaient d’un très bon repêchage, j’ai rapidement établi (dès le début du mois de novembre) que la qualité du repêchage 2022 était en deçà de la moyenne. Opinion controversée sur le coup qui fut finalement adoptée par la masse rendue à la fin de la saison. L’erreur que j’ai faite est d’établir des parallèles entre le repêchage de 2022 par rapport à d’autres années. Clayton Keller et Trevor Zegras, deux joueurs au style similaires à Cooley sont sortis 7e et 9e à leur repêchage respectif (2016 et 2019)

En rétrospective, c’est injuste d’établir de tels parallèles même si ceux-ci peuvent ouvrir la porte à certaines discussions. Chaque saison il serait possible de dire que tel attaquant de puissance qui est classé 12e n’est pas meilleur qu’un joueur similaire qui est sorti 24e l’année précédente, qu’un défenseur pressenti pour sortir 7e n’est pas meilleur qu’un autre défenseur qui est sorti 16e quelques années plus tôt, etc. Cela n’arrêterait jamais. Je me suis quelque peu enseveli avec l’idée de prouver aux gens que le repêchage de 2022 était décevant et cela est revenu me mordre dans les fesses !

 Les quelques réticences que j’avais avec le fait que Cooley est un joueur qui peut se montrer coupable de conserver la rondelle trop longtemps sur son bâton et d’expérimenter à un niveau peut-être un peu excessif sur la patinoire avec ses feintes demeurent constantes avec les évaluations que j’avais des joueurs du même moule ; Trevor Zegras et Kent Jonhson à qui je préférais des joueurs plus complets.

Par contre, j’ai sous-estimé le fait que Cooley embarque sur la patinoire à chaque présence avec l’intention d’être le Difference-Maker et que son désir d’être le meilleur élève ses attributs déjà existants.

C’est quelque chose de difficile à prédire, mais certains joueurs vont continuer d’améliorer ce qui représentait déjà leurs plus grandes forces dans leur jeu. Cooley a passé de ‘Très Bon’ à ‘Élite’ dans plusieurs aspects de son jeu. Alors que nous observons les espoirs avec un œil attentif sur les faiblesses qu’ils doivent améliorer, on oublie que leurs forces peuvent elles aussi atteindre un tout autre niveau. Jiri Kulich représente un bon exemple de cela également, il était un bon marqueur à son année de repêchage et avait un tir lourd, mais quelques mois plus tard et son lancer représentait une arme simplement LÉTALE en AHL.

Est-ce que Cooley s’établira comme meilleur joueur du repêchage 2022 ? Ça reste à voir, mais il risque indéniablement de devenir le joueur le plus excitant de cette cuvée. Il est possible que des défenseurs tels que David Jiricek, Simon Nemec, Kevin Korchinski ou Pavel Mintyukov deviennent tout autant importants pour leur formation.

Quant à Shane Wright, j’admets avoir été déçu par son jeu l’an dernier. Je ne changerais en rien l’évaluation que j’ai faite du joueur, par contre, j’ai pris un pari en croyant qu’il allait démontrer plus de passion rendue à un niveau supérieur et pour le moment, il me fait mentir.

Alexander Perevalov

Cet attaquant Russe fut rapidement l’un de mes coups de cœur de la cuvée dès le début de la saison avec le tournoi Hlinka.

Il commença sa saison de repêchage sur les chapeaux de roues et brulait littéralement la MHL. Certains de ses atouts comme son tir et son patin pouvaient être un peu inconstants et difficiles à juger adéquatement, mais les résultats ainsi que les flashs parlaient d’eux même.

Il a même été rappelé avec la formation de Loko en KHL pour 5 matchs et il fut excellent dans ceux-ci ! Il patrouillait la pointe lors des avantages numériques et prenait de bons lancers sur réception, il patinait au même rythme que les joueurs de cette ligue créaient des occasions de marquer et bousculait des joueurs sur la patinoire.

Cela et le fait que la formation Nationale Russe semblait fonder beaucoup d’espoir en lui me laissaient voir son futur avec optimisme. Même lors de matchs avec une formation des moins de 20 ans (faisant face à une équipe ‘B’ Russe et Biéorusse adulte) il évoluait régulièrement avec Matvei Michkov et avait même plus de temps de jeu que Danila Yurov !

Ça me rassurait, car plusieurs inquiétudes avaient commencé à mijoter dans ma tête. Il termina sa saison de repêchage avec une récolte supérieure au point par match, mais si on soustrait son début de saison fumant, il ne noircissait pas beaucoup la feuille de pointage en 2e moitié de saison ni en séries.

Il y avait aussi des éléments dans son jeu qui laissaient planer un doute. Bien que son lancer sur réception était assez bon, son lancer des poignets manquait beaucoup de puissance. J’essayais de rationaliser en me disant que c’était fort possible qu’il améliore la force de son lancer avec une maturation physique éventuelle. Et lorsqu’on parle de joueurs offensifs de qualité, ils terminent toujours par trouver un moyen de s’améliorer. Il n’y a aucune comparaison à faire entre les joueurs, mais Jack Hughes est un joueur qui n’avait pas un très gros lancer également et il est maintenant pratiquement un ‘lock’ pour en marquer 40 par années. Ce que j’aimais de Perevalov, c’était qu’il présentait quelques éléments de tromperie dans son tir. Les gardiens de nos jours sont tout simplement rendus trop bons pour se faire battre dans une confrontation face à un tireur. Je me souviens avoir lu un article d’un gardien de la LNH qui mentionnait regarder chaque alignement corporel du tireur afin de prédire où il allait lancer ; les poignets, les épaules, les hanches, les yeux, etc. Souvent ce n’est pas le tir en tant que tel qui va battre le gardien, mais plutôt ce qui a été fait avant. Et à ce sujet, Perevalov était un joueur doué pour prendre des lancers en provenance des deux pieds (peu de joueurs tir en provenance du pied arrière) ainsi qu’à l’intérieur de sa cadence de patin.

Un autre élément de son jeu qui était rempli d’ambivalence était son jeu physique. Discrètement, il fut l’un des attaquants de ce repêchage qui donna les plus grosses mises en échec que j’ai vues. Par contre, lorsque venait le temps de protéger sa rondelle dans les coins, ou qu’un joueur engageait le corps contre lui, il tombait constamment.

Cela faisait déjà plusieurs semaines que j’étais continuellement laissé sur mon appétit dans mes visionnements du joueur, mais quelques flashs ainsi que mes souvenirs de la première moitié de la saison m’ont laissé adopter une position audacieuse sur lui.

N’ayant pas de place pour lui, Loko décida de le prêter à Kunlun en KHL l’an dernier. J’ai regardé plusieurs matchs en début de saison et bien que j’étais encouragé puisqu’il parvenait à suivre le rythme et à provoquer certaines choses, 2 constantes ressortirent ; il était toujours trop faible physiquement pour gagner ses bagarres à un contre un et son lancer des poignets était toujours aussi faible. Non seulement son lancer n’est pas une menace, mais il place un grand nombre de rondelles au filet à chaque match, l’empêchant d’utiliser son meilleur atout qui est ses talents de fabricants de jeux.

Il connait présentement un début de saison catastrophique, et pour être bien franc, je crois qu’il est temps de jeter la serviette.

Cutter Gauthier

Attaquant de puissance issu du programme de Développement des États-Unis, je qualifiais Gauthier du typique joueur ou son tout n’est pas aussi bon que la somme de ses attributs.

Mes principales critiques venaient du fait que je ne croyais pas Gautier être en mesure de tirer pleinement profit de ses attributs. Je ne le croyais pas être en mesure de se défaire d’un ou deux couvreurs avant d’utiliser son tir et je ne le voyais pas en mesure de gagner le centre de la zone offensive par lui-même.

J’ai rapidement été renversé de ce que j’ai vu de lui en provenance de Boston College.

Aussi, des débats entourant sa position allant de l’avant ont surgi pendant sa saison de repêchage. N’étant pas un gros distributeur de rondelle et préférant attaquer le long de la bande lorsqu’il était en transport de rondelle et de se positionner devant le filet lorsqu’il n’avait pas le disque me laissait croire qu’il serait préférable de l’employer a l’aile.

Pourtant, de ce que j’ai vu de lui depuis son repêchage, il alimente très bien ses ailiers, et ce, incluant avec nuances et subtilités. Je n’avais pas vu un tel raffinement dans sa vision du jeu se développer.

Pour le moment, il a tout à fait l’air d’un joueur digne de la sélection hâtive que lui ont réservé les Flyers au repêchage de 2022.

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