Rocket de Laval | Bilan des attaquants – novembre et décembre 2024
Pour une troisième saison consécutive, TSLH a le privilège de faire partie des médias accrédités au Rocket de Laval, club-école de la LAH du Canadien de Montréal. L’accès aux joueurs et à l’entraîneur-chef Pascal Vincent nous permet d’offrir du contenu de qualité aux lecteurs pour qui le Rocket de Laval est beaucoup plus qu’une équipe affiliée à la LNH. Pour répondre au désir des partisans de tout savoir sur la progression des jeunes espoirs du Canadien, nous vous offrirons, comme l’an dernier, des bilans mensuels de l’équipe. Dans ces bilans, vous retrouverez des statistiques individuelles et collectives ainsi que des analyses et impressions basées sur des observations.
Fiche de l’équipe entre le 1er novembre et le 22 décembre: 12-7-2.
Évaluation des joueurs
À chaque mois, une note sera attribuée à chacun des joueurs, soit la note de A (Très bon), B (Bon), C (Correct) et D (Décevant). La note attribuée sera par la suite expliquée dans un court texte, qui sera conclu par des prévisions et/ou des attentes pour le mois suivant.
Les attaquants
- Owen Beck: A
- Laurent Dauphin: A
- Jared Davidson: B
- Joshua Roy: B-
- Alex Barré-Boulet: C+
- Lucas Condotta: C+
- Luke Tuch: C
- Florian Xhekaj: C
- Xavier Simoneau: C
- Vincent Arseneau: C
- Riley Kidney: C
- Brandon Gignac: C
- Sean Farrell: C
- Rafaël Harvey-Pinard: C
Non-évalué: Filip Mesar.
Owen Beck
6 buts, 10 mentions d’aide, +6 en 21 matchs.
Owen Beck poursuit sa progression de jeune professionnel avec des responsabilités grandissantes dans un alignement somme toute en santé chez le Rocket. Malgré son jeune âge, Beck a rapidement gagné la confiance de son entraîneur-chef, Pascal Vincent. Le droitier présente le meilleur pourcentage d’efficacité aux cercles des mises aux jeux, ce qui n’est pas banal dans une ligue compétitive comme la LAH. À noter que Beck n’a jamais été blanchi de la feuille de pointage plus de 3 matchs en date du 22 décembre, ce qui démontre une belle constance offensivement. Après avoir connu un début de saison productif avec Jared Davidson et Filip Mesar, Beck se retrouve au centre de la première unité d’attaque pour amorcer 2025. Les propos qui suivent ont été récoltés suite à son premier match sur le premier trio d’attaque, le 3 janvier dernier.
« J’aime beaucoup Owen, comment il approche les matchs et comment il gère ses matchs. Il joue sur la première vague d’avantage numérique, sur le désavantage numérique, à cinq contre cinq… Je l’ai « double shift » par moments, il a pris des mises en jeu à des moments clés. Il a eu un bon match. » –Pascal Vincent
Laurent Dauphin
8 buts, 7 mentions d’aide, +6 en 19 matchs.
Le vétéran livre la marchandise après un début de saison plus difficile offensivement, où il a été ralenti par une blessure. Dauphin est une valeur sure pour le Rocket en termes de constances et d’efforts. Son engagement sur 200 pieds ainsi que son rendement au centre en l’absence de Brandon Gignac sont des éléments très importants pour la jeune troupe de Pascal Vincent.
« Je suis vraiment impressionné par lui. Je le vois un peu comme un couteau suisse. Peu importe où il joue, au centre ou à l’aile, il rend ses partenaires meilleurs. » –Pascal Vincent
Jared Davidson
9 buts, 4 mentions d’aide, +5 en 18 matchs.
Davidson a été légèrement ralenti par une blessure au début du mois de novembre, mais cela ne l’a pas empêché de demeurer très engagé et productif aux côtés d’Owen Beck. L’attaquant dirige un bon volume de tirs vers le filet adverse et amène un haut niveau de compétition dans ses présences sur la glace.
Joshua Roy
8 buts, 9 mentions d’aide, 0 en 18 matchs.
Après avoir obtenu un court rappel avec le Canadien du 25 novembre au 2 décembre, le jeune attaquant continue sa progression au niveau professionnel à l’écart des projecteurs, ce qui est une très bonne chose à mon avis. Le Beauceron pointe au sommet des attaquants du Rocket pour les tirs bloqués cette saison, ce qu’il parvient à réaliser grâce à son positionnement et sa compréhension du jeu. Roy dirige également beaucoup de lancers vers le filet, 58% d’entre eux touchent la cible. J’aimerais observer un peu plus de précision dans cet aspect du jeu, puisque certains tirs hors cible peuvent coûter cher dans certains contextes (contre-attaque, avantage numérique). La nomination de Joshua Roy à titre de participant au match des étoiles, ainsi que Logan Mailloux, pourrait injecter une bonne dose de confiance aux deux joueurs qui auront le mandat de mener leur formation vers les séries éliminatoires de la Coupe Calder.
Alex Barré-Boulet
4 buts, 8 mentions d’aide, +4 en 16 matchs.
Le vétéran a été ralenti par une blessure au début du mois de novembre et a démontré un peu moins de constance qu’escompté offensivement. J’aimerais le voir diriger davantage de rondelles au filet en avantage numérique (13 tirs cadrés sur un total de 44 tirs). L’ailier d’expérience a personnellement pris le blâme en début d’année 2025 alors que l’avantage numérique du Rocket connaît sa part de difficultés avec une efficacité de 9% (2 en 22) dans ses 4 derniers matchs.
« Je vais prendre le blâme. Ce soir, je n’étais pas assez bon sur l’avantage numérique, il faut que j’en donne plus, même à cinq contre cinq. » –Alex Barré-Boulet
Lucas Condotta
3 mentions d’aide, +3 en 13 matchs.
Le capitaine du Rocket connaît une saison timide en termes de points, mais s’avère un gros morceau du leadership de la formation de Pascal Vincent. Son enthousiasme et son intensité sont des qualités très appréciées sur la glace et à l’extérieur de celle-ci. On a pu le voir, blagueur, lors de la mêlée de presse de son bon ami Cayden Primeau, qui a brillé à son retour avec le club-école. Condotta a disputé quelques matchs avec le Canadien en novembre et pourrait très bien être rappelé s’il advenait que Jake Evans ou Christian Dvorak soit transigé d’ici la date limite des transactions, le 7 mars prochain.
Luke Tuch
2 buts, 2 mentions d’aide, 0 en 14 matchs.
Après avoir connu un début de saison plutôt solide, les choses se sont un peu calmées pour Luke Tuch. Gêné par une blessure qui l’a tenu à l’écart pour une durée de 7 matchs fin novembre, ce fut un peu plus difficile pour son trio de reprendre son momentum alors que Vincent Arseneau était diminué par un virus. J’apprécie la précision du jeune attaquant en termes d’attaques au filet alors que 72% de ses tirs touchent le filet.
Florian Xhekaj
4 buts, 4 mentions d’aide, -1 en 21 matchs.
L’adaptation de Florian Xhekaj aux rudiments du métier se fait progressivement. Le jeune homme a connu une troisième période tout feu, tout flamme à Bridgeport avec une récolte de 3 buts et 2 mentions d’aide pour mener son équipe à la victoire, le 15 décembre dernier. Son entraîneur-chef Pascal Vincent s’est récemment exprimé au sujet du jeu de son attaquant, désirant le voir progresser dans son jeu à cinq contre cinq. Au chapitre des mises en jeu, Xhekaj présente un pourcentage de réussite moyen de 48%, il y a donc place à l’amélioration dans cet aspect important du jeu en tant que joueur de centre.
Xavier Simoneau
1 but, 8 mentions d’aide, +6 en 20 matchs.
Le fougueux attaquant présente une production moins constante que l’an dernier en cette dernière année de contrat. Sa tendance à l’indiscipline en zone offensive dans la séquence qui nous intéresse sera à corriger alors que l’on constate que le jeune homme attire particulièrement l’œil des arbitres. Pascal Vincent l’a avoué: il préfère devoir retenir un joueur que l’inverse. Si Xavier Simoneau désire obtenir une occasion de porter l’uniforme du Tricolore, il devra bien gérer la fine ligne entre déranger et faire preuve d’indiscipline.
Vincent Arseneau
3 buts, 3 mentions d’aide, -2 en 15 matchs.
La présence du vétéran se fait plus que sentir lorsqu’il est de l’alignement partant lavallois. Le mois de décembre d’Arseneau a été un peu plus difficile alors qu’il a été absent à plusieurs reprises en raison d’un virus. Malgré sa grande utilité au sein d’un alignement très jeune, nous le verrons sauter son tour quelques fois pour permettre de développer certains jeunes joueurs. Au vétéran de faire sentir sa présence lorsqu’on fait appel à lui. J’ai beaucoup aimé la réponse d’Arseneau à son retour dans l’alignement, le 7 décembre dernier, après avoir été laissé de côté lors des deux derniers matchs. Le vétéran a marqué un but et rétabli l’ordre au lendemain d’une défaite aux mains des Maple Leafs et d’un certain Cédric Paré.
« Je regardais le match des estrades hier, je pense qu’ils ont manqué un peu de respect. Aujourd’hui, il faut respecter le Rocket de Laval et il fallait que ça soit fait. Un joueur comme moi, tu veux être dans le lineup pour des moments comme ça. J’étais là, il n’a pas voulu (Paré). Je pense qu’un moment donné, tu veux faire des niaiseries, mais il faut que tu respectes la game. On a réagi de la bonne façon avec un deux points. » –Vincent Arseneau
Riley Kidney
5 mentions d’aide, -3 en 19 matchs.
Avec un alignement particulièrement en santé, c’est un peu difficile pour Riley Kidney de se faire valoir actuellement. Utilisé principalement sur une quatrième unité d’attaque lorsqu’inséré dans la formation, un séjour à Trois-Rivières pourrait lui permettre de bâtir sa confiance dans un rôle plus offensif. Riley Kidney demeure un projet à long terme pour l’organisation, mais forcé d’admettre qu’il lui manque un petit quelque chose pour s’imposer et être constant au niveau professionnel. Comme quoi rien ne garantit le succès au niveau supérieur malgré le nombre de points récoltés chez les juniors.
Brandon Gignac
2 buts, 2 mentions d’aide, -2 en 9 matchs.
Il s’agit d’une saison très difficile côté santé pour le meilleur pointeur du Rocket l’an dernier. Son enthousiasme et sa vitesse manquent assurément à l’équipe. Malgré le très bon rendement du désavantage numérique, la présence de Gignac sur le quatuor défensif met davantage de pression sur l’attaque adverse et provoque des revirements à la faveur des Lavallois. C’est également un « timing » difficile pour le centre de 27 ans qui deviendra agent libre sans restriction au terme de la présente saison. On se rappelle que l’an dernier, suite à l’échange de Sean Monahan, l’organisation a octroyé un contrat de la LNH à Gignac afin de procéder à son rappel. Ce scénario n’est pas impossible cette saison, mais l’attaquant doit être en mesure de reprendre son rythme et être à 100% côté santé. Souhaitons-lui un prompt rétablissement, lui qui est évalué sur une base hebdomadaire pour une blessure récurrente au bas du corps.
Sean Farrell
2 buts, 4 mentions d’aide, +3 en 19 matchs.
Mes attentes par rapport à Sean Farrell à cette deuxième saison professionnelle consistaient principalement à le voir s’adapter au rythme éreintant de la LAH. L’américain a été limité à 47 matchs lors de sa première saison dans la LAH en raison de blessures. Jusqu’à présent, c’est plutôt positif côté santé pour Farrell, même s’il présente des difficultés à produire de façon constante. Il sera intéressant de voir comment l’organisation évaluera son choix de 4e tour au repêchage de 2020, lui qui deviendra agent libre avec compensation au terme de la présente saison.
Rafaël Harvey-Pinard
3 buts, 2 mentions d’aide, -3 en 13 matchs.
Rafaël Harvey-Pinard revient de loin cette saison. Après avoir été épargné des blessures lors de ses 3 premières saisons chez les professionnels, le choix de 7e ronde du Canadien en 2019 a vécu de l’adversité en termes de santé lors des deux dernières saisons. Celui qui deviendra agent libre avec compensation au terme de la présente saison fait preuve de professionnalisme à son retour dans la LAH. On a pu renouer avec l’étendue de son engagement rapidement alors qu’il est utilisé à outrance en désavantage numérique par son entraîneur-chef, Pascal Vincent. Les prochaines semaines seront importantes pour Harvey-Pinard, j’estime qu’il a davantage sa place dans la LNH comme joueur de rôle, à l’instar de Michael Pezzetta. En attendant, son expérience dans la LNH ainsi qu’en séries éliminatoires de la LAH (en compagnie de Cayden Primeau, Lucas Condotta et Brandon Gignac) servira grandement aux jeunes joueurs du Rocket.
Avantage numérique
Au cours de la séquence qui nous intéresse, l’avantage numérique lavalloise a connu son lot de difficultés avec une efficacité de 17% (15 buts en 85 occasions). En date du 27 décembre, l’attaque massive du Rocket se classe au 14e rang de la LAH avec une efficacité de 18.3%. En 28 matchs, Laval a obtenu 104 jeux de puissance, bon pour le 8e rang de toute la LAH. L’enjeu n’est pas nécessairement la production, mais plutôt d’être en mesure de ressortir un certain momentum avec l’avantage numérique. L’image suivante illustre bien l’emplacement des buts marqués par le Rocket avec un homme en plus dans cette séquence de 21 matchs.
« Nous devons être plus rapide sur l’avantage numérique et prendre des tirs lorsque nous avons des occasions. Au sujet du défenseur sur l’avantage numérique, il doit être bon pour lancer la rondelle ou se déplacer sur la ligne bleue. Tu dois être très bon dans une des deux qualités. Actuellement, on a de la misère sur nos deux flancs en avantage numérique, c’est trop lent. Un avantage numérique qui a de la difficulté va essayer le grand jeu, je pense qu’on doit juste retourner à la base avec notre avantage numérique. On leur donne des opportunités mais il n’y a personne qui prend le contrôle. Je pense que tous les joueurs veulent l’avantage numérique, mais personne ne se démarque présentement. » –Pascal Vincent
« Qu’on ne produise pas en avantage numérique, c’est une chose. Ce sont des affaires qu’on peut travailler, ce qui me fâche un peu plus, c’est qu’on donne des chances de marquer sur le powerplay. Tu espères de récupérer la rondelle et qu’il y a deux gars qui sont partie, ça peut créer des 2 contre 1. Donner des chances de marquer contre en avantage numérique, ça ne peut pas arriver. » –Pascal Vincent
Conclusion
Nous assistons à une situation particulièrement rare, surtout dans les dernières années, alors que le Canadien de Montréal affiche complet depuis le début de la saison. Compter sur une organisation en santé s’avère le meilleur des scénarios pour bien évaluer ses effectifs. Le Rocket doit profiter de cette stabilité pour bâtir une culture du mérite, puisque la situation peut changer très rapidement. À l’approche de la date limite des transactions, l’organisation voudra assurément évaluer certains jeunes afin de prendre les meilleures décisions pour l’avenir. De son côté, Pascal Vincent aura le mandat de garder ses joueurs prêts à toute éventualité. À ce stade-ci de la reconstruction, un bout de chemin en séries de la LAH n’est pas une option pour le Rocket, il s’agit d’une nécessité.
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