La Coupe Calder n’est pas l’objectif ultime du Rocket de Laval
La AHL est-elle une ligue de développement ou un ligue compétitive ? La question mérite d’être posée et je suis certain que plusieurs adopteront des lignes de pensée différentes à ce sujet. Or, qui de mieux placer pour en discuter que l’entraîneur-chef du Rocket de Laval, Joel Bouchard. Dans le nouveau podcast exclusif du Canadien de Montréal, L’histoire s’écrit…, Bouchard s’entretient avec Marc Dumont sur une tonne de sujet, dont le passage de Kotkaniemi au sein de Rocket l’an dernier.
On y comprend très bien le rôle de Bouchard au sein de l’organisation lorsqu’on écoute ce tout nouveau podcast. Un passage m’a surtout plu de la part du coach et je trouvais cela intéressant de vous le partager. Pour Bouchard, le but ultime au sein du Rocket, ce n’est pas de remporter la Coupe Calder. Oui, gagner la finale à la fin du calendrier, ce serait la cerise sur le sundae puisque l’organisation souhaite ardemment que les jeunes se développent dans un environnement gagnant. Or, il faut adhérer au plan de l’équipe et dans ce plan, on ne retrouve pas la Coupe Calder en haut. Ce que l’on retrouve en haut du programme, comme objectif final, c’est de développer des joueurs dans le but d’aider le Canadien de Montréal à gagner une Coupe Stanley.
”On veut créer une appartenance à cette organisation pour aller chercher le petit plus de chaque joueur. […] Je pourrais te nommer des équipes qui ont gagné la Coupe Calder puis ça n’a rien fait dans la NHL par après. Parce qu’ils font jouer des joueurs plus vieux, parce qu’ils ne développent pas vraiment… […] Avec le Rocket, quand on bâtit le programme – on parle des jeunes joueurs qu’on a – c’est de les amener à devenir des joueurs que Claude peut mettre sur la glace en séries de la Coupe Stanley puis essayer de faire gagner le Canadien.”
Ainsi, le but ultime n’est pas de gagner la Coupe Calder, mais bien de créer un environnement gagnant pour bien encadrer les jeunes qui se retrouvent entre les mains de Bouchard et de son équipe. Comme l’entraîneur l’explique, il faut toutefois s’attendre à ce que le Rocket échappe des matchs, de façon solide à part de ça. Certains clubs préfèrent mettre que des joueurs d’expérience sur la patinoire et le développement a ses limites dans ces moments. Par contre, cela fait partie de l’apprentissage d’un joueur que de jouer de grosses minutes contre un club comprenant que des bons joueurs expérimentés de ligue américaine.
Joel Bouchard explique son programme – et celui de l’organisation par le fait même – en mentionnant que le but n’est pas d’avoir le plus gros nombre de vétérans au sein du Rocket, mais plutôt d’avoir les meilleurs. C’est pourquoi Laval présente un haut taux de signatures pour une équipe de la Ligue américaine. On parle ici d’environ 90 à 100 joueurs différents qui sont passés par Laval depuis la création du club. Pourquoi un tel roulement ? Parce que Joel veut s’assurer que tous les joueurs qui se présentent à 6/10 de leur potentiel se retrouvent à 8-9/10. Si le joueur n’embarque pas, il n’est pas gardé. Ainsi, on s’assure d’avoir les meilleurs vétérans pour accueillir les jeunes lorsqu’ils effectuent leur début professionnel.
On veut aussi des vétérans qui accepteront de jouer moins de minutes pour laisser place à un jeune qui doit se développer dans une certaine facette du jeu. Clairement, ce type de vision manquait cruellement à l’organisation avant l’arrivée de Bouchard, qui tient à garder cette volonté tout le long de son passage.
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