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Chronique vintage | Ce Québécois est actuellement le plus âgé à évoluer dans quelconque ligue professionnelle

De plus en plus au sein de sport professionnel, on rajeunit le produit pour le rendre plus excitant et plus attrayant pour l’amateur. Que ce soit au baseball ou au hockey, rares sont les joueurs qui passent la barrière du 35 ans et qui continuent de performer selon les mêmes standards. Physiquement, c’est tout à fait normal de connaître des baisses de régime rendu passer cet âge et c’est encore plus impressionnant de voir certains vétérans suivre tout de même la parade et tirer leur épingle du jeu malgré toutes ces années passées. En LNH, le doyen de la LNH, Matt Cullen continue tout de même de rouler sa bosse au sein des Penguins avec une production de 11 points en 35 matchs sur le quatrième trio. Même son de cloche pour le géant Zdeno Chara, qui malgré une perte de vitesse considérable, continue de terroriser les attaquants qui daignent passer sur son chemin.

Mondialement, qui est le doyen du hockey professionnel ?

C’est ce qui nous mène au sujet principal de ce billet. Qui est le doyen du hockey professionnel à ce jour et qui est encore actif actuellement ? Il faut se transporter vers la Sm-liiga, en Finlande, pour découvrir un Lavallois de 43 ans qui continue de jouer professionnel présentement. En effet, Éric Perrin est présentement le plus vieux joueur de toutes les ligues de hockey professionnelles confondues. Si ce n’eut été de la blessure de Jaromir Jagr, qui l’empêche de faire ses débuts en Extraliga tchèque cette saison, ce dernier aurait dominé cette classe à l’âge de 46 ans. Comme il n’est pas actif cette année, le titre revient donc au Québécois, qui en est à sa 14e saison en Europe depuis le début de sa carrière.

Perrin est un produit issu du programme américain de développement. À cet époque, disons que le programme n’était pas aussi développé qu’aujourd’hui. Après un rendement incroyable lors de son passage à l’Université du Vermont, notamment avec une production de 85 points en 38 matchs à sa troisième campagne, le Québécois n’est tout de même pas repêché par une formation de la LNH. Il entame donc son parcours adulte dans la défunte IHL. Cette ligue mineure professionnelle est d’ailleurs celle qui avait accueilli les Rafales de Québec à l’époque. Après des débuts à Cleveland, Perrin s’était amené à Québec pour y jouer 13 matchs. Au final, il passe trois saisons en IHL et son rendement est impressionnant, mais apparemment pas suffisant pour accéder à la grande ligue.

Matchs Buts Passes Points
Cleveland Lumberjacks (97-98) 69 12 31 43
Quebec Rafales (97-98) 13 2 12 14
Kansas City Blade (98-99) 82 24 37 61
Kansas City (99-00) 21 3 15 18

Premier exil

Devant l’ignorance de la LNH, Perrin décide de s’exiler une première fois en Finlande. Il rejoint donc le Jokerit d’Helsinki, évoluant à l’époque en Sm-liiga. Actuellement, ce club appartient à la KHL. Après seulement six matchs, il est envoyé à Pori pour s’aligner avec l’Assat. Il demeure finalement en Finlande pour une durée de trois saisons encore, changeant de club chaque saison, mais connaissant tout un succès encore. Or, ses performances étaient-elles biaisées par la faiblesse de l’opposition en Finlande ?

Matchs Buts Passes Points
Jokerit Helsinki (00-01) 6 1 1 2
Assat Pori (00-01) 43 15 23 38
HPK Hameenlinna (01-02) 57 18 23 41
JyP HT Jyvaskyla (02-03) 56 18 28 46

C’est le 20 juin 2003 qu’Eric Perrin reçoit la grande nouvelle: le Lightning de Tampa Bay lui consent un contrat d’une saison. Il s’agit là d’une première chance pour le Québécois, qui rejoignait du coup son grand ami et ex-coéquipier de l’Université du Vermont, Martin St-Louis. Or, ce fameux duo ne prend pas vie du tout dès le début de la saison 2003-2004, puisque Perrin est assigné à Hershey, en LAH. Encore une fois, Perrin déjoue tous les pronostics en cumulant 75 points en 74 matchs à sa première saison professionnelle en sol nord-américain. Son rendement force le Lightning à faire appel à lui en fin de calendrier régulier puis lors des séries 2004.

Une fois dans le «show», Perrin ne démontre pas les talents offensifs des dernières années, mais son apport comme employé de soutien est incontesté. Il soulève finalement la Coupe Stanley en 2004 avec le Lightning et la belle histoire ne devait que commencer. Malheureusement, le lock-out de 2004-2005 met un peu les bâtons dans les roues de Perrin, qui aspire à un poste temps plein en LNH. Il passe la saison du lock out en LAH, où il met la main sur le joueur par excellence de la saison. L’année suivante, il s’exile de nouveau en Europe, cette fois en LNA en Suisse, pour la saison complète.

En 2006, l’attaquant décide de revenir en Amérique du nord et le Lightning l’accueille à bras ouverts. Sur un contrat d’une saison, Perrin connait du succès, mais cela ne semble pas suffisant pour l’organisation, qui le laisse partir à la fin de la campagne. Les Thrashers d’Atlanta accueillent donc le joueur natif de Laval pour deux autres saisons, avant que la porte de la LNH ne se referme à tout jamais derrière lui.

Matchs Buts Passes Points
Hershey Bears LAH (03-04) 71 21 54 75
TampaBay Lightning (03-04) 4 0 0 0
Hershey Bears LAH (04-05) 80 24 49 73
Bern SC LNA (05-06) 44 13 25 38
Tampa Bay Lightning (06-07) 82 13 23 36
Atlanta Thrashers (07-08) 81 12 33 35
Atlanta Thrashers (08-09) 78 7 16 23

Deuxième exil, deuxième domicile

C’est donc lors de la saison 2009-2010 qu’Eric Perrin peut mettre une croix sur sa carrière en LNH. Son passage fut mémorable, mais la décision de retourner jouer en Europe n’était pas forcée pour le principal intéressé, qui a longtemps su apprécier ses périples sur l’Autre continent. Après une saison passée en KHL, Perrin retourne à ses racines en Sm-liiga, et ce, pour plusieurs années. Celui qui a également joué contre le jeune Jesperi Kotkaniemi au cours des dernières années s’est d’ailleurs montré assez impressionné par le talent de ce jeune joueur.

Il n’en demeure pas moins qu’Eric Perrin a suivi son instinct tout au long de sa carrière et demeurer en Finlande n’est pas une corvée pour lui, comme il l’expliquait il y a quelques temps en entrevue sur le podcast «On jase», chapeauté par l’excellent Martin Lemay. À ce jour, Eric Perrin joue encore au sein de la Sm-liiga, lui qui est revenu avec le JyP HT Jyvaskyla après trois saisons au sein du TPS Turku. Le vétéran maintenant âgé de 43 ans a vu plusieurs espoirs passés à ses côtés dans le vestiaire et en voici quelques-uns qui ont su profiter des brillants conseils du Québécois:

– Sami Vatanen (NJD)
– Lars Eller (WAS) *
– Markus Hannikainen (CLB)
– Sami Niku (WPG)
– Alexandar Georgiev (NYR)
– Olli Juolevi (VAN)
– Kaapo Kakko (Éligible 2019)
– Anttoni Honka (Éligible 2019)

*Lars Eller s’est joint à l’équipe finlandaise JyP HT Jyvaskyla pendant la durée du lock-out de 2012.

Depuis son retour en Sm-liiga lors de la saison 2010-2011, Perrin n’a pas arrêté de produire. En effet, il compte quatre saisons comme meilleur marqueur de son équipe, trois deuxième place, une troisième et une sixième. Pas si mal pour un joueur qui, parfois, aurait pu être le père de certain joueur. Actuellement, il se classe deuxième de sa formation, et ce, à 43 ans encore. C’est donc assez impressionnant de voir à quel point le doyen des joueurs de hockey professionnels dans le monde peut encore et toujours performer, même si ce n’est qu’en Finlande. Lorsqu’on observe l’assiduité au travail de Perrin à travers les années, on se rend compte que les efforts hors-glace y sont pour quelque chose. L’attaquant n’a pas été beaucoup blessé dans sa carrière et sa forme physique a toujours été resplendissante.

Une belle fierté pour le hockey québécois !

Matchs Buts Passes Points
Omsk Avangard KHL (09-10) 55 7 12 19
JyP HT Jyvaskyla Liiga (10-11) 50 18 32 50
JyP HT Jyvaskyla Liiga (11-12) 58 19 40 59
JyP HT Jyvaskyla Liiga (12-13) 59 11 42 53
JyP HT Jyvaskyla Liiga (13-14) 60 16 30 46
JyP HT Jyvaskyla Liiga (14-15) 59 12 43 55
TPS Turku Liiga (15-16) 46 10 24 34
TPS Turku Liiga (16-17) 43 13 18 31
TPS Turku Liiga (17-18) 50 23 20 43
JyP HT Jyvaskyla Liiga (18-19) 38 12 12 24

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