Qui doit partir ? | Accélérer la reconstruction des Canadiens
Dernièrement, lors d’un épisode du TSLH Podcast, il m’a été demandé d’identifier quelles seraient les options possibles pour Kent Hughes et les Canadiens de Montréal afin d’accélérer le plan de reconstruction. Même si je crois que Jeff Gorton et son DG ne dérogeront pas de leur vision, ça demeure un exercice intéressant. J’ai donc décidé de donner du temps à cette question.
Avertissement !
Allez ! Mettons nos lunettes roses et notre corne de licorne, mais gardons en tête qu’il s’agit de spéculations. On s’amuse ici et on émet des suppositions pour voir ce que Kent Hughes et Jeff Gorton pourraient prendre comme actions pour viser les séries rapidement. Rien n’est dit que mes scénarios se réaliseront. Vous pouvez même dire les vôtres en commentaire. Ce texte est là pour ça. Mon premier jet était beaucoup trop long. Alors, j’ai coupé ça en deux parties. La deuxième sortira demain matin.
Risqué comme procédé
Accélérer une reconstruction n’est pas gage de succès. Ottawa, Détroit et Buffalo en sont de bons exemples. Échangé des hauts choix, signer des joueurs autonomes et viser les séries rapidement ont tous comme impact de ralentir l’ascension des espoirs et de diminuer les probabilités que le repêchage soit fructueux. En voulant mettre le pied sur le champignon, l’effet est souvent que le processus doit être recommencé ou qu’un détour de 3 ou 4 ans est nécessaire.
C’est certain que si vous avez la chance de signer un Artemi Panarin ou d’acquérir un jeune vétéran qui a de bonnes chances d’éclore, c’est difficile de dire non. Néanmoins, nous avons peu d’exemples que cette stratégie est optimale. Je n’ai pas le choix de mentionner tout ça, car je ne suis pas d’accord avec l’idée, mais je m’y prête au jeu tout de même.
Le noyau des Canadiens de Montréal
On ne se le cachera pas, le CH n’est pas à un élément de faire partie de la course pour le carré d’as de la NHL. Il y a des manques à toutes les positions. Ce que nous avons par contre est un noyau de jeunes joueurs intéressants, des espoirs de bonnes valeurs et énormément de choix au repêchage. Il y a donc un bon mélange d’atouts pour viser des éléments d’importance sur le marché des transactions et une certaine marge de manœuvre du côté de la masse salariale.
Si nous voulons identifier les hockeyeurs dont l’équipe a besoin pour la suite des choses, il est nécessaire de nommer les forces en présence ou le noyau. Ici, nous ne parlons pas nécessairement d’intouchables, mais bien d’individus pouvant être encore présents théoriquement lorsque l’organisation sera prête à compétitionner. Il y a aussi les éléments complémentaires qui sont remplaçables qui présentent des capacités intéressantes, mais qui ne doivent pas être des têtes d’affiche
Noyau : Nick Suzuki, Cole Caufield, Juraj Slafkovsky, Lane Hutson, Kaiden Guhle et Samuel Montembeault.
Complément : Alex Newhook, Kirby Dach, Emil Heineman, Patrik Laine, Arber Xhekaj et Jayden Struble.
Comme base d’alignement, c’est maigre. Le reste est composé de bois morts, de contrats encombrants, de vétérans à vendre ou de hockeyeurs simplement de passage dans l’organisation. Je parle ici des futurs agents libres sans compensation, de Brendan Gallagher, de Josh Anderson, de Mike Matheson, de Justin Barron et de Cayden Primeau. Évidemment, Mike Matheson est celui avec le plus d’impact ici et je crois que, peu importe si Kent Hughes veut accélérer ou non la reconstruction, il doit l’échanger cette saison.
Le futur des Canadiens de Montréal
Il est toujours difficile de prédire les espoirs qui feront la NHL. Ainsi, on ne peut pas être certain que les noms que je vais nommer ici feront partie du noyau à moyen terme. Néanmoins, nous ne pouvons pas les ignorer. Je vais donc faire trois catégories : les quasi-assurés, les « sur la voie » et les possibles. La différence entre « sur la voie » et « possible » se situe principalement au niveau du fait qu’un espoir se retrouve déjà chez les pros ou non.
Quasi assuré : Ivan Demidov et David Reinbacher.
Sur la voie : Owen Beck, Logan Mailloux, Joshua Roy et Jakub Dobes.
Possible : Michael Hage, Oliver Kapanen et Jacob Fowler.
Il y a évidemment d’autres prospects intéressants dans l’organigramme des Canadiens de Montréal. Toutefois, ce n’est pas tout le monde qui peut faire l’équipe. Il y aura toujours des déceptions. J’évite donc de mettre des Filip Mesar, Adam Engstrom, Aatos Koivu, etc. Ce n’est pas dit qu’ils n’atteindront pas le show, mais si on base un plan sur eux, les chances que ça tombe dans l’eau sont trop élevées.
Les départs de l’alignement à court terme
Avec Christian Dvorak, Joel Armia, Michael Pezzetta, Jake Evans et David Savard qui font face à l’autonomie complète cet été (nous pouvons ajouter Cayden Primeau qui est agent libre avec restrictions), on peut penser que la marge monétaire sera encore plus importante dans les prochains mois. De ces vétérans, seulement Jake Evans ferait l’objet d’une offre à mes yeux en raison de sa polyvalence, mais surtout de sa constance et de son prix autour de 2.5 M$ par saison pour quelques campagnes.
Comme je l’ai mentionné plus haut, Mike Matheson aussi est sur son départ. Il se pourrait également que Patrik Laine ne signe pas une extension avec le Tricolore l’an prochain. Je pourrais voir Kent Hughes signer le Finlandais en raison du manque de punch à l’attaque, mais son départ ne serait pas non plus la fin du monde. L’évaluation doit se poursuivre pour lui, car son rendement actuel est loin d’être optimal. Nous verrons à la fin de la saison.
Les besoins des Canadiens de Montréal
Après l’exercice d’identification des éléments qui peuvent partir ou rester, nous nous concentrons maintenant à monter l’organigramme de l’alignement. Le tout demeure une projection sur le bord d’une table. Nous ne prenons pas en compte les blessures possibles, la stagnation dans la progression ou le mur en arrivant chez les pros.
Si on regarde position par position, au niveau du noyau à l’attaque, il manque un deuxième centre (ou 1b) et un ailier à gros gabarit pour le top 6. Les joueurs identifiés dans les compléments comprennent certains noms intéressants pour ces deux rôles. Cependant, le classement du CH présentement nous prouve qu’ils ne peuvent pas être considérés réalistement pour une équipe visant les grands honneurs. Pour ce qui est de Hage, il est encore trop jeune pour être projeté à cet endroit. C’est pourquoi il est dans les compléments pour le moment.
Au niveau des 3 et 4e trio, le gros problème découle de la robustesse, de la constance et du leadership. C’est certain qu’en écartant les agents libres sans compensation, Anderson et Gallagher (qui sont encore sous contrat pour un bout), ça crée un trou, mais même avec eux, les Canadiens de Montréal manquent cruellement de meneurs. Je pourrais vivre avec Oliver Kapanen, Owen Beck et Jake Evans à long terme. En revanche, ça manque de robustesse et d’expérience.
On pourrait donc compenser avec deux ailiers robustes, surtout si les deux ou l’un des deux est spécialiste du désavantage numérique. Je sais, Luke Tuch et Florian Xhekaj sont des candidats, mais si on base les succès de l’équipe sur ces deux jeunes, ce ne serait pas sérieux. Je les vois plutôt comme de la profondeur s’ils atteignent la grande ligue.
En défensive, il n’y a pas de vrai numéro 1. Kaiden Guhle et David Reinbacher, si on est vraiment optimiste, pourraient possiblement jouer sur une première paire. Néanmoins, ça se ferait seulement si le CH acquiert un vrai #1. À mes yeux, ce serait trop de pression pour eux, surtout si on considère leur historique de blessures. Pour ce qui est de Lane Hutson, je le vois sur une deuxième paire. Pas besoin de le voir 25 minutes contre les meilleurs éléments.
Outre un VRAI défenseur #1, il manque de profondeur à droite. Je n’ai pas de difficulté à mettre Jayden Struble comme 7e défenseur et Logan Mailloux sur une 3e paire. Il faut par contre ajouter un arrière robuste droitier qui est spécialiste du désavantage numérique. Je sais, Johnathan Kovacevic pouvait jouer ce rôle, mais il n’est plus dans l’organisation et les dirigeants devaient faire de la place aux jeunes pour les évaluer. Alors, les besoins à l’arrière se situent sur la première paire et la dernière à droite.
Je peux vivre avec les effectifs en plus à long terme, car le potentiel de Dobes et de Fowler est prometteur. La seule chose qui manque c’est la présence d’un vétéran qui solidifie le tout dans la période tampon entre Montembeault au poste de numéro 1 et l’arrivée des jeunes. Dobes pourrait jouer le rôle de #2 l’an prochain, mais je préfère prendre mon temps le concernant. Une signature pourrait donc être intéressante.
Demain matin, nous visitons les cibles potentielles des Canadiens sur le marché des transactions et de l’autonomie. Lunettes roses et cornes de licorne au rendez-vous.
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