Opinion | Un Canadien de Montréal modernisé
Dans une récente chronique, je parlais de la mort d’un conservatisme trop longtemps exploité au sein de l’organisation des Canadiens de Montréal. Nous n’en étions qu’au tout début de ce changement d’air post-Bergevin. Est-ce qu’on a continué sous cette voie ?
Dans ce texte, je parlais d’un changement de mentalité majeur dans les bureaux de l’organisation. La philosophie présentée par Kent Hughes demeurait tout de même de la fiction lorsque j’ai rédigé ce texte. C’était des mots présentés dans le cadre d’une conférence de presse grandement intéressante.
Par la suite, nous avons entendu ou lu les mots entourant un changement de mentalité dans les médias. L’arrivée en poste de Chantal Machabée démontrait qu’on se dirigeait vers une ère de transparence. Encore là, c’était des mots.
Enfin, on parlait beaucoup de renouveau dans les performances sur la patinoire. L’arrivée de Martin St-Louis était vendue comme une façon de redonner plein pouvoir aux joueurs. On disait qu’on permettrait aux joueurs d’exprimer leur talent, leur personnalité tout en travaillant fort malgré le contexte perdant de l’équipe. Nous n’étions qu’à l’étape des mots.
Depuis mon récent texte, est-ce qu’on a pu mettre des gestes sur les mots ?
La réponse est oui !
Transactions
Pour une des rares fois depuis que je suis les Canadiens de Montréal, j’ai trouvé qu’on a capitalisé parfaitement sur la valeur des actifs à la date limite des transactions. Kent Hughes a réalisé de bonnes transactions pour le futur et il a misé juste sur ce qu’il avait avancé des semaines avant.
Qui plus est, plusieurs témoignages ont permis de comprendre que l’organisation a été exceptionnelle avec des joueurs comme Hammond, Kulak, Lehkonen et Chiarot. On les a tenu informé des procédures, on les a encadré malgré le fait qu’on cherchait à les échanger. ÇA, c’est du placement de produit pour des futurs UFA qui se cherchent un nouveau domicile.
On a permis à Ben Chiarot d’aller jouer pour la Coupe. Il est demeuré informé des moindres détails du processus. Même chose pour Lehkonen.
On a permis à Andrew Hammond de rejoindre un club où il allait jouer dans la NHL. Parce que l’organisation croyait qu’il méritait d’y jouer.
Bâtir une identité propre aux joueurs
Dans les médias, on a pu voir un changement drastique depuis l’entrée en scène de Chantal Machabée. Des mises à jour des joueurs blessés, en veux-tu, en v’là !
Récemment, la VP aux communications était en entrevue au 91,9Sports. Elle racontait la fois où elle s’est assise avec Cole Caufield pour lui dire de laisser aller sa personnalité devant les médias. La réponse de Caufield fut très révélatrice:
«Tu veux vraiment que je laisse aller ma personnalité ? Ça n’a pas été toujours comme cela ici.»
– Cole Caufield
Chez le CH, on veut que les joueurs créent l’identité de la franchise. L’organisation a une idée précise de ce qu’on veut comme portrait d’équipe, mais il en revient aux joueurs de créer cette identité.
Et présentement, le travail qui est accompli ravit les partisans. Même dans les défaites, le party est pogné dans le Centre Bell. C’est un signe qu’on apprécie le produit.
Un CH moderne
Pourquoi est-ce que j’avance que les Canadiens de Montréal sont modernisés ?
Parce qu’avant, dans le conservatisme que je dénonce dans le texte plus haut, on bâtissait l’identité de l’équipe avec les anciennes gloires du passé. Il fallait que les joueurs soient «corporate». Il ne fallait surtout pas être trop flamboyant, ça pouvait miner la bonne vieille réputation des Canadiens glorieux des années 60.
Les partisans semblent apprécier ce changement. On a mis des gestes sur ce que tout le monde avançait en conférence de presse il y a quelques mois.
On entre dans une modernisation du CH qui a trop attendu. Dommage, car si on oublie la finale 2021, plusieurs partisans commençaient justement à décrocher de cet air pincé que se donnait le CH.
Ce n’est plus le cas.
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