Défaite du CH hier soir | Juste un match?
Ce n’est pas simple être un partisan des Canadiens de Montréal dans les années 2000. C’est une balance fragile entre le cynisme toujours latent, une ferveur qui se renouvelle à chaque match, des emportements occasionnels et d’inévitables chutes vertigineuses vers les abysses de la gérance d’estrades et de notre complexe d’infériorité qui nous retourne au cynisme, qui n’est jamais très loin et sur qui on peut toujours compter afin de se consoler… jusqu’au prochain match.
Mais que s’est-il passé hier soir?
Rien en fait. À l’instar du match de mardi contre le Lightning de Tampa Bay, le CH a joué un match quelque peu ordinaire. Il a rapidement concédé les devants à leur adversaire, mais contrairement à mardi dernier, Montembeault n’a pas fait de miracles et la magie, qui a permis aux Canadiens de revenir dans les différentes rencontres dans leur fulgurante séquence du dernier mois, ne s’est pas manifestée comme elle l’a fait mardi soir au Centre Bell et comme elle l’a fait aussi tant d’autres fois récemment.
Mais qu’est-ce que cela signifie?
Pas grand chose… mis à part, peut-être, que le travail n’est pas encore terminé. Que de laisser les équipes adverses prendre les devants et avoir confiance en nos capacités de revenir de l’arrière constamment n’est pas une solution viable sur le long terme. Que Montembeault est un excellent gardien, mais qu’il devra compter sur une défensive alerte, proactive et étanche s’il veut pouvoir maintenir le niveau de performance nécessaire à sa longévité dans la LNH (parce qu’il est bon, mais il n’est pas Carey Price… ou Dominic Hasek… ni même Ryan Miller (si on doit nommer des gardiens qui ont connu leur part de succès sans avoir un immense support de leurs équipes). Que Lane Hutson est un joueur prodigieux, mais qu’il connaitra des matchs moins étincelants. Que l’horaire de la LNH 2024-2025 du CH (comme celle de plusieurs autres équipes d’ailleurs) est impitoyable par moment et qu’il faudra trouver le moyen d’avoir des répétitions sur l’avantage numérique pendant les entrainements si on veut pouvoir compter sur nos unités spéciales afin de nous sortir du pétrin, occasionnellement. Et surtout, que le CH est une équipe en reconstruction et que ce genre de chose est vouée à se reproduire encore à plusieurs reprises avant d’arriver à destination.
La course aux séries est-elle terminée?
Certainement pas. Ce matin, les Canadiens se retrouvent à 1 point des Blue Jackets de Columbus et du Lightning de Tampa Bay et d’une place en séries, avec un match en main sur Columbus. Ainsi, tout est encore possible. Il reste encore 34 parties à la saison régulière de nos Glorieux et 68 points disponibles afin de pouvoir, contre toutes attentes, se frayer un chemin en séries éliminatoires dès cette saison.
Alors, il y a de l’espoir?
Oui et non. Mathématiquement: oui. Dans la réalité: peut-être, à certaines conditions.
- le jeu défensif du CH doit être à point, match après match
- les gardiens devront être à la hauteur
- le CH devra être discipliné et éviter le banc des pénalités
- le CH devra cesser de jouer du hockey de rattrapage
- Mike Matheson devra éviter de jouer comme le Jeff Petry des mauvais jours
- Lane Hutson devra continuer de nous éblouir (c’est injuste pour un joueur si jeune encore, mais c’est la vie)
- Juraj Slafkovsky devra être imposant et un facteur au moins un match sur deux
- l’avantage numérique devra être plus que l’espoir d’un lancer invraisemblable de Patrik Laine
- l’expérience Michael Pezzetta devra prendre fin
- tous les joueurs clés devront rester en santé
Dans tous les cas, il y aura un autre match dès demain, alors que les Devils du New Jersey rendront visite aux Canadiens au Centre Bell. Mais d’ici là, profitons aujourd’hui d’une petite dose de cynisme et d’auto-critique afin de redescendre de notre nuage. Réveillons-nous demain matin avec un espoir renouvelé et la croyance que tout est possible dans le merveilleux monde du sport. Et attendons de voir où la prochaine partie nous emportera… dans l’exaltation d’une gloire possible ou dans les méandres de nos appréhensions les plus sinistres.
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