Pourquoi Jesse Puljujarvi nécessite une progression plus lente que les autres?

Les Oilers d’Edmonton seraient actifs sur le marché des échanges et les noms de Jussi Jokinen et de Jesse Puljujarvi sont les deux principaux acteurs. Dans le cas de ce dernier, il est tout de même étonnant de voir que l’organisation pourrait laisser tomber la serviette envers un joueur qui nécessite plus de patience au niveau du développement. Je m’explique.

La majorité des joueurs de la LNH sont issus des deux grandes sphères du hockey pré-professionnel: la CHL ou les universités américaines. Les joueurs européens qui entrent directement dans la sphère LNH nécessitent un ajustement additionnel au style de jeu nord-américain, ce qui leur donne un pas de recul dans leur développement. On n’a qu’à penser aux agents libres de la KHL qui tentent de se joindre à un club de la LNH. La plupart du temps, l’expérience ne se passe pas comme prévu alors que leur domination en KHL tombe dans l’oubli lorsqu’ils deviennent des joueurs de troisième trio en LNH.

Dans le cas de Puljujarvi, il a débuté sa phase de développement en jouant dans la SM-Liiga, en Finlande, et ce, à l’âge de 16 ans. Évidemment, tirer son épingle du jeu avec des adultes à un si bas âge démontre que l’attaquant possède un potentiel assuré. Il transfère ensuite en Amérique du Nord après qu’il ait été repêché en première ronde par les Oilers. Un choix tellement légitime, voire même surprenant qu’il se soit rendu au quatrième rang. Toutefois, malgré le bagage qu’il traîne de l’Europe, son développement est bien différent des joueurs de la LHJMQ, de la OHL, de la WHL ou de la NCAA.

Dans ces ligues, on se concentre sur la possibilité des joueurs à se diriger vers la LNH. Dans la SM-Liiga, les joueurs y opérant sont pour la majorité des hockeyeurs qui demeureront dans cette ligue pour la vie. C’est là la grosse différence sur l’approche d’un entraîneur envers un joueur comme Puljujarvi. S’il avait évolué en CHL plutôt que dans son pays, peut-être (et je dis bien peut-être), qu’il évoluerait actuellement dans la LNH. La progression d’un joueur est un roulement de dé pour la plupart des espoirs. Toutefois, les mieux encadrés sont parfois ceux qui feront la différence entre demeurer éternellement en LAH ou graduer comme étant un top 6 en LNH.

Pour le dossier Puljujarvi, l’organisation se doit d’être patiente. L’attaquant n’a que 19 ans actuellement et il n’y a pas lieu de paniquer. Il semble tout à fait normal qu’il nécessite quelques années de plus en LAH et évidemment qu’il s’agit là d’une situation frustrante pour l’organisation. En le repêchant en première ronde, plusieurs s’attendaient à le voir jouer en LNH, surtout quand un joueur comme Patrik Laine, repêché tout près et qui provient de la même ligue finlandaise, performe en LNH. Puljujarvi n’est également pas un joueur d’exception comme Auston Matthews, qui n’est pas passé par la CHL ou la NCAA non plus. C’est pourquoi il doit se développer en LAH pour le moment et que la patience est de mise.

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