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Dossier | Les Pioneers de Denver, l’équipe qui redonne le sourire aux amateurs de hockey du Colorado

Cette année 2016/17 restera dans les mémoires comme désastreuse pour l’Avalanche du Colorado. Ancrée au dernier rang de la Ligue Nationale, la franchise dirigée par Joe Sakic a complètement loupé sa campagne et se dirige droit vers un nouveau processus de reconstruction. Toutefois, si ces résultats moroses ont probablement entamé le moral de fanatiques de hockey qui squattent les Rocheuses, il n’empêche qu’une autre équipe locale est en train de sauver l’honneur de l’État. Postés au top des « rankings » NCAA et quasi-assurés de prendre part au tournoi printanier, les Pioneers de Denver s’imposent cette saison comme une puissance universitaire à l’échelle nationale. Un succès mérité pour ce groupe patiemment sculpté par le coach Jim Montgomery.

Une arrière-garde polyvalente, vrai moteur de ce collectif

Il y a quelques mois, nous abordions le cas du technicien de DU dans un papier consacré à l’équipe d’expansion de Las Vegas. Considéré comme un candidat potentiel pour diriger les Golden Knights, Montgomery, entraîneur de nationalité canadienne, est un fin connaisseur du système de formation américain. Sous sa houlette, l’Université de Denver a pris du gallon jusqu’à devenir un programme réputé, atteignant le prestigieux Frozen Four l’an passé. D’abord chantre d’un hockey très offensif, l’homme fort des Pioneers a quelque peu révisé ses plans cette saison, avec les départs des espoirs Danton Heinen et Trevor Moore sous d’autres cieux. Privé de ses deux attaquants, Montgomery a donc choisi de renforcer le rôle de sa ligne bleue, une importance mise en évidence par la saison statistique de feu connue par son capitaine, Will Butcher (22 ans).

Vu comme un candidat légitime pour le Trophée Hobey Baker, l’arrière est l’incarnation des bénéfices potentiels d’un cursus prolongé en NCAA. Actuellement dans son année senior, ce défenseur au profil offensif est l’un des meilleurs pointeurs de sa formation, avec une récolte de 35 unités (6 buts, 29 passes) en 38 rencontres. Doté d’une stature moyenne (5’10 », 190 livres), mais doué pour bouger la rondelle, Butcher possède des qualités intéressantes, en accord avec le hockey moderne, qui lui confèrent notamment de grandes responsabilités sur le jeu de puissance, où il a cumulé 18 de ses 35 points. Logiquement, ses prestations solides commencent à attirer l’œil des plusieurs observateurs, qui se questionnent sur l’avenir du joueur repêché en 2013 par… l’Avalanche du Colorado. Sélectionné en cinquième ronde, Butcher a réellement surpris cette saison, dépassant les attentes le concernant.

Pour l’heure, les Avs n’ont toujours pas daigné lui offrir un contrat professionnel, mais comme le note Ross Sellers, du site Fansided milehighsticking.com, les besoins de l’équipe à la ligne bleue pourraient les inciter à rectifier le tir. Outre le fait que le joueur possède une connaissance accrue de la ville et de sa région, le rédacteur note que son intelligence de jeu, tangible des deux côtés de la patinoire, serait une belle valeur ajoutée à la banque d’espoirs de l’Avalanche. Toutefois, si jamais la formation de Joe Sakic rechigne à le signer, le joueur se retrouverait ainsi parmi les agents libres issus des rangs universitaires. En toute logique, l’une des trente équipes du circuit Bettman devrait alors tenter sa chance afin de permettre à Butcher de faire ses débuts en Ligue Américaine.

Mais chez les Pioneers, le virevoltant capitaine n’est pas le seul à apporter son talent à la brigade arrière. L’un des duos de défenseurs les plus dissuasifs de NCAA évolue également à DU, avec la paire formée par Tariq Hammond (23 ans) et Blake Hillman (21 ans). Récemment, les deux partenaires ont eu droit à leur article signé Mike Chambers, sur le site internet du Denver Post. Cette année, le journaliste note qu’ils se sont intégrés à merveille dans un système combinant des valeurs d’attaque, de pression et d’effort. Exigeant, ce style distillé par Montgomery requiert une certaine vitesse de patinage, mais aussi une vraie capacité à faire déjouer l’adversaire en s’affirmant sur le plan physique. Possédant l’un comme l’autre un gabarit intéressant (6’2 » et 195 livres pour Hammond, 6’1 » et 188 livres pour Hillman), les deux partenaires sont enclins à se donner pleinement niveau rudesse, à la différence d’un Will Butcher davantage efficace à l’offensive. Leur présence apporte en somme un réel équilibre à la ligne bleue de Denver, les deux joueurs étant en plus dotés d’un décent coup de patin, pour se projeter au mieux vers l’attaque. Notons que, si Tariq Hammond n’a pas été repêché, Blake Hillman, lui, a été sélectionné en sixième ronde de l’encan amateur 2016 par les Blackhawks de Chicago.

Des talents singuliers à l’offensive

Mais avec 129 buts inscrits sur l’ensemble de leurs 38 matchs disputés, les Pioneers ne se reposent pas exclusivement sur une défense de choix, l’alignement offensif possédant également son importance. Posté parmi les meilleurs pointeurs de l’Université, on retrouve notamment un élément qui a fait cauchemarder le public canadien il y a quelques mois, lors du Mondial Junior: un certain Troy Terry.

Mais si. Troy Terry (19 ans), ou l’imperturbable tireur américain qui a crucifié l’Unifolié en finale de la compétition, lors d’une séquence de fusillade dramatique, s’imposant comme le seul joueur en mesure de marquer, tandis que son portier Tyler Parsons repoussait toutes les tentatives adverses. Avec un mental d’acier et une science incontestable de l’exercice, Terry s’était attiré les louanges de tous les observateurs. Un plébiscite également partagé par ses coéquipiers. Illustration ici avec les propos de Jack Roslovic, attaquant de Team USA, repris par Mathias Brunet de La Presse:

« Il a confiance en lui. Il a réussi à faire ce type de jeu depuis que je l’ai croisé pour la première fois au sein du programme des moins de 18 ans » avait-il expliqué. « Il vise toujours entre les jambes du gardien et il sait trouver l’ouverture. Il n’a pas réagi au mouvement du gardien Carter Hart, c’est plutôt « l’effet Troy ». Le gardien peut s’agenouiller en papillon, rester droit, il va trouver l’ouverture au milieu. »

Si ce coup d’éclat est désormais chose du passé, l’avant n’a toutefois pas fini de faire parler de lui, avec un parcours doré pour sa deuxième saison à DU. Troisième meilleur pointeur de la formation, Terry cumule pour l’heure 36 unités (19 buts, 17 passes) en 30 rencontres. Avec ses 19 filets, il s’impose comme le deuxième meilleur buteur des siens derrière Henrik Borgström (21 réalisations), le tout avec une efficacité aux lancers déconcertante. En effet, sur sa trentaine d’apparitions, Terry n’a tiré que 84 fois sur le but adverse, contre 116 fois en 32 matchs pour son équipier finlandais.

Comme lors des CMJ, où il avait planté 4 banderilles en 7 sorties avec Équipe États-Unis, notre homme fait donc preuve d’une belle efficience, qui fait écho à ses capacités de manieur de bâton. Décrit par le site dobberprospects.com comme un attaquant doté d’un tir du poignet de niveau LNH, capable de marquer depuis n’importe quel point du territoire adverse, il doit encore ajuster son jeu pour être aussi performant en zone défensive. Malgré son physique banal (6’0 », 168 livres), voir un peu frêle, ce buteur naturel, capable de jouer au centre et à l’aile droite, possède donc de beaux atouts à faire valoir sur l’attaque des Pioneers. Choisi en cinquième ronde par les Ducks lors de l’encan amateur 2015, Troy Terry s’impose progressivement comme un espoir à surveiller.

Sur sa ligne d’attaque, Jim Montgomery compte également sur la polyvalence du centre/ailier Dylan Gambrell (20 ans,11 buts et 26 assistances pour 37 points), deuxième meilleur passeur des siens derrière Will Butcher, et menace constante des deux côtés de la patinoire. Sélectionné l’été dernier au deuxième tour du Repêchage 2016 par les Sharks, l’avant, qui joue actuellement sa saison sophomore, démontre un potentiel offensif intéressant, mais perfectible, tout en étant responsable dans son propre camp.

Mais à Denver, la véritable sensation à l’offensive nous vient toutefois de la lointaine Finlande, en la personne d’Henrik Borgström. À 19 ans, la nouvelle recrue phare de DU réalise une saison pleine avec une récolte de 38 unités (21 buts, 17 mentions d’aide) en 32 rencontres. Au fil de l’année, le freshman s’est avéré être le fer de lance de Jim Montgomery en attaque, occupant le poste de premier centre des Pioneers, où il a su faire parler ses nombreuses habiletés techniques pour accumuler les points.

Sur le site internet SB Nation College Hockey, Chris Dilks s’est fendu d’un portrait très complet du joueur, qui nous permet d’identifier les secrets de son omniprésence. Doté de mains en or, il excelle en un-contre-un et possède un excellent tir du poignet. Véritable poison dans la zone offensive, sa vitesse d’exécution compense son niveau de patinage moyen. Parfois un peu perdu en zone défensive et faisant preuve d’une capacité hasardeuse à répondre au défi physique, le Finlandais doit encore s’améliorer sur les points qui lui permettront de s’affirmer comme un professionnel en puissance, mais ses statistiques en attaque suffisent à garder espoir le concernant.

Ses excellents chiffres pour sa première année en sol nord-américain contrastent d’ailleurs avec le Mondial Junior très difficile qu’il a traversé, à l’image de toute l’escouade Suomi. Avec son pays, Borgström n’a pas récolté le moindre point, en six rencontres de CMJ. Autant dire que ses débuts en NCAA ont rassuré les observateurs, qui le voient désormais exploiter pleinement l’étendue de son potentiel offensif. Souverain dans ses duels face aux défenseurs adverses, le centre finlandais possède à son actif quelques faits saillants de choix, comme ce but inscrit face à St. Cloud State, qui offre un bel aperçu de ses qualités techniques. Une réalisation magique, où toute son excellence dans le maniement du bâton s’exprime au détriment du défenseur adverse, baladé par un Borgström redoutable dans l’enclave. De quoi satisfaire les Panthers de la Floride, qui ont honoré quelques mois plus tôt le joueur formé au Jokerit Helsinki d’une sélection en première ronde (23ème au total) du Repêchage 2016.

À l’arrivée, c’est donc un groupe très dense que Jim Montgomery possède à sa disposition. Une accumulation intéressante de talents offrant au technicien un équilibre certain entre offensive et défensive, avec quelques gemmes susceptibles de s’affirmer dans les rangs d’une équipe de LNH. Alors que plusieurs joueurs du noyau dur de DU (Hillman, Gambrell, Terry et Borgström) sont susceptibles de signer leurs premiers contrats professionnels sous peu, et que des seniors importants comme Will Butcher ou Matt VanVoorhis s’apprêtent à terminer leur cursus, l’heure des Pioneers semble plus que jamais venue. De quoi redonner le sourire aux amateurs de hockey du Colorado, endeuillés par la saison de misère de l’Avalanche.

Statistiques des joueurs:

Will Butcher

Tariq Hammond

Blake Hillman

Troy Terry

Dylan Gambrell

Henrik Borgström

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